La boîte à idées - Le blog de Jean Chambard

La boîte à idées - Le blog de Jean Chambard

Les différents types de motos - Partie I

 

 

 

 

Paris, le 30 août 2020

 

J'ai passé mon permis moto il y a fort fort longtemps. L'épreuve théorique du permis moto contenait une interrogation orale portant sur le contenu de l'une des 20 fiches à connaître par coeur. Notez que depuis 2013, il n'y a plus que 12 fiches simplifiée à apprendre... Le niveau intellectuel baisse incontestablement (rassurez-vous, c'est de l'humour, car je trouve que cela va dans le bon sens pour une fois).

 

La fiche n° 5 traitait du choix de la moto. On y apprenait ainsi qu'il existait 6 types de motos. Je cite la fiche :

 

  1. Les utilitaires de petites et moyennes cylindrées. Economiques, robustes, le meilleur rapport qualité prix
  2. Les Tourismes de moyennes et grosses cylindrées. Conçues pour les longs trajets ; Confortables, bien équipées ; Pour la route et l'autoroute ; Prix élevé.
  3. Les trails de petites et moyennes cylindrées ; Passe-partout, maniables, légères, robustes. Confort inférieur aux Tourismes. Prix inférieurs aux Tourismes. Marché important
  4. Les Sportives. Très puissantes ; Utilisées sur circuit, équipement et commandes spéciales, difficiles à conduire en ville ; Peu adaptées au duo et au transport de bagages ; Chères à l’achat et à l’entretien.
  5. Les Customs utilitaire ou tourisme selon cylindrée ; Esthétique différente ; Look et confort prioritaires.
  6. Les Trial, Enduro, CrossLoisirs (Moto verte ou compétition)


Cette fiche était censée nous permettre de mieux choisir notre première moto, en fonction de nos préférences, morphologie et expérience, mais surtout de nos usages et de notre budget. Mais quand on regarde l'offre des constructeurs et le marché, on s'aperçoit finalement qu'il existe bien plus que ces fameux six types de motos et de motards. Et surtout que quasiment personne ne parle d'utilitaires... Quel vilain mot pour une moto.

 

Voici donc un petit récapitulatifs des différents types ou styles de motos. Du roadster le plus courant au Brat le plus rare. Histoire d'ouvrir les chakras et le champ des possibles. J'ai divisé l'article en 2 parties, la première traitant des standards (sportives, roadsters, routières, etc.), la seconde étant dédiées aux styles néo-rétros et autres raretés. Les connaisseurs pourront donc aller directement en partie 2 s'ils le souhaitent.

 

Partie I : les standards du marché

 

1 - Les sportives

2 - Les roadsters

3 - Les routières

4 - Les sport-GT

5 - Les trails

6 - Les enduros et motocross

7 - Les customs

 

Partie I : les standards du marché

1 - Les sportives, super-sportives et hyper-sportives

Une moto de sport, ce n'est pas une moto de route. C'est un engin développé pour aller le plus vite possible. Sur circuit évidemment. C'est une moto de course. La course ne se limite d'ailleurs pas à la catégorie reine, le Moto GP, mais aussi au moto 2, moto 3, Superbike... A partir de cette moto, les constructeurs vont dériver un engin qui pourra rouler sur route en étant homologué.

 

Une sportive, c'est donc un modèle dérivé des motos utilisées en compétition de vitesse. En fonction des performances de leurs machines, certains constructeurs parleront de supersportives (les 600 cm3 typiquement, voire d'hyper-sportives (les 1000 et plus cm3). Kawasaki classe donc sa H2R de 326 chevaux et 400 km/h de vitesse de pointe comme une hyper-sportive, bien loin de sa super-sportive la plus célèbre, la ZX-10R, ses 203 chevaux et ses 310 km/h.

 

Parmi donc les meilleures sportives, on pourra donc citer, sans être exhaustif, l'Aprilia RSV4 1100 Factory, la BMW S1000RR HP2, la Ducati Panigale V4, la Honda CBR1000 RR-R (une moto qui ne manque pas d'r, comme qui dirait), la Kawasaki ZX-10R, la suzuki GSXR 1000-R et la Yamaha R1M.

 

 

 

KTM ne dispose que de "petites" cylindrées dans cette catégorie, depuis le retrait de la RC8 (qui date de 2008 quand même) et Triumph Motorcycle a annoncé pour 2021 sa nouvelle Daytona 765, issue de la catégorie Moto2 que le constructeur britannique équipe cette année. C'est donc une catégorie vivante car c'est un peu la vitrine de chaque constructeur.

 

Les sportives, ce sont donc des motos taillées pour la performance, avec un usage exclusif sur route et sur circuit. Elles sont donc carénées pour un meilleur aérodynamisme, mais la performance se fait au détriment du confort, minimaliste. La selle est de bois et la position basculée vers l'avant fait travailler les poignets.

 

Elles sont destinées à des motards confirmés (surtout les grosses cylindrées) férus de vitesse et capables de "poser" le genou voire le coude. Car ce sont souvent des motos exigeantes, la maîtrise de la puissance restant le principal problème, malgré le renfort de l'électronique.

 

Sans compter sur le fait que vous avez une probabilité maximale de perdre vos points et votre permis rapidement.

 

 

2 - Les roadsters

On les appelle aussi "Naked" ou "Street Bike". C'est la catégorie reine de la moto en France. Comprendre, c'est le type de moto qui se vend le plus. C'est d'ailleurs sur ce type de moto que l'on fait ses premières armes en moto-école. Fut une époque, on ne trouvait que des Kawasaki ER-5N puis ER-6N. Avec un N pour Naked ou Nu, par opposition à Fairing (Carénage).

 

D'où vient ce terme de Naked ? L'histoire veut qu'un jour, des ingénieurs aient eu l'idée de dépouiller une sportive de son carénage, afin de réduire la moto à son essence même : un cadre, un gros moteur pour de grosses sensations et surtout un coût de fabrication bien inférieure à celui d'une sportive.

 

Pour réduire les coûts, la recette est simple : il faut un bloc moteur bien éprouvé (et bien amorti aussi), issu de la compétition, qui a montré sa résistance et ses performances, mais que l'on va sensiblement remanier pour adoucir son caractère et le rendre plus souple à bas régime. Et puis ne rien rajouter d'autre...à part un cadre peut-être.

 

La position de conduite devient plus facile, avec un guidon relevé plutôt que des demi-bracelets comme sur une sportive. Mais le confort reste assez spartiate. Tout au plus le duo sera-t-il plus facile grâce à une selle plus généreuse (et encore), mais la protection sera moindre, vu que la moto est "nue". L'absence de carénage exposera le motard à la pression du vent et aux intempéries, ce qui le fatiguera vite, malgré l'éventuelle et optionnelle présence d'une bulle ou d'un saute-vent (plus pour l'aérodynamisme et l'esthétisme que la protection du motard) ou d'une tête de fourche (petit carénage).

 

Parmi les meilleurs roadsters, on pourra donc retenir, toujours de manière subjective, l'Aprilia Tuono V4 1100 (une dérivée de la RSV4), les BMW S1000R (dérivée de la S1000RR) et R1250R, les Ducati Monster 1200 (qui existe aussi en version 600 et 800) et Streetfighter v4, les Honda CB500F et CB1000R, les Kawasaki ZX650 (qui succède à la ER-6N) et Z900 (qui succède à la terrible Z750 et Z800), les Suzuki GSX-S 750 et 1000 et les Yamaha MT-07 (moteur bicylindres), MT-09 (moteur trois cylindres comme la street triple), MT-10 (moteur quatre cylindres issu de la R1). Et j'en oublie plein d'autres vu que l'offre est pléthorique.

 

 

 

C'est une moto avant tout destinée à une utilisation urbaine (d'où son autre petit surnom, Street Bike), même si elle se prête également à de courts trajets routiers. C'est avant tout une moto faite pour le fun : elle accélère fort grâce à son moteur coupleux et elle offre une belle vivacité qui permet d'être à la fois à l'aise en ville mais aussi dans les virages des départementales.

 

Elles s'adressent tant à des motards débutants (ils existent des versions A2 sur la plupart des petites ou moyennes cylindrées) qu'à des pilotes confirmés (surtout les grosses cylindrées), plutôt urbains mais qui peuvent sortir sur les petites routes viroleuses de nos campagnes.

 

Son manque de protection vous empêchera de faire de trop grosses pointes de vitesse, préservant ainsi votre permis. Oubliez aussi les longs voyages. La plupart ne disposent pas d'équipements (valises et top cases) et le confort est somme toute médiocre.

 

 

3 - Les Routières, GT et autres Baggers

Les routières et GT

On les appelle GT, comme Grand Tourisme, ou encore Tourer, qui veut tout bêtement dire routière en anglais... Les routières portent bien leur nom. Elles sont faites pour tailler la route.

 

La routière est conçue pour les longs trajets sur toute et autoroute ; Elle privilégie donc logiquement le confort de conduite grâce à un carénage plus ou moins enveloppant destiné à protéger du vent et des intempéries et une position de conduite proche de la verticale pour permettre de conserver le dos droit, les bras tendus et les jambes dépliées.

 

Les motos routières peuvent accueillir sans problème et parfois de manière royale un passager ainsi qu'une généreuse bagagerie (top case, valises ou sacoches latérales, sacoche de réservoir, etc.).  Elles sont dotées d'un réservoir permettant une autonomie de plusieurs centaines de kilomètres. Ce qui ne veut rien dire en soit, je vous l'accorde, mais à titre d'exemple, la BMW R1250RT dispose d'environ 550 km d'autonomie, soit 200 km de plus que mon roadster, ce qui est loin d'être négligeable.

 

Les reines de la catégorie routière sont les BMW F800 GT, R1250RT, K1600 GTL, déclinée aussi en version Grand America et en version Bagger (je vous parle de ce style juste après), la Honda Goldwing GL1800 et sa version Bagger, la Yamaha FJR 1300 malheureusement en fin de vie, que d'aucun qualifierai de sport-GT de par son look sportif, mais qui est une pure routière selon mes critères (encombrement, agilité).

 

A noter que les Honda Deauville et Pan European 1300 ST ont disparu du catalogue du constructeur nippon, ce qui crée un sacré trou dans la catégorie.

 

Les Baggers

 

Le style Bagger est un mélange de Custom et de Routières. Je ne vous ai pas encore parler des customs mais en bref, c'est un type représenté par Harley Davidson. La question pourrait donc se poser de savoir s'il faut ranger les Baggers plutôt avec les Customs ou plutôt avec les routières. Le style ayant été introduit par les américains avec les Harley Davidson Street Glide et autres Indian Chieftaine ou Challenger, qu'on rangerait dans la catégorie Custom en France, la réponse pourrait donc être "Customs".

 

Mais si l'on regarde les dernières productions nippone et bavaroise, le Bagger européen semble en fait plus proche de la GT que du Custom. Le style bagger s'obtient en effet à partir d'une GT (K1600 pour BMW, Goldwing pour Honda) en raccourcissant le pare-brise et en allégeant l’arrière qui devient remarquablement plongeant.

 

 

 

 

C'est une moto faite pour la route. Son poids et son encombrement (surtout avec des valides) peuvent par contre être handicapant pour se déplacer en ville, surtout lorsqu'il s'agit de manoeuvrer dans un mouchoir de poche, de faire du remonte file ou encore plus simplement de se garer sur un emplacement deux roues. Il vaut mieux privilégier dans ce cas les scooters ou les roadsters.

 

Elles s'adressent plutôt à des motards confirmés car elles sont lourdes et difficiles à manoeuvrer à l'arrêt. Et 80% des chutes se font à l'arrêt ou à très basse vitesse (si, si : dans ces conditions, seule la gestion du point d'équilibre de la moto vous prémunit de la chute). Impossible par exemple de faire marche arrière avec une 1250 RT, compte-tenu de son poids, si vous vous êtes engagés ou garés dans une pente en marche avant (une erreur de débutant justement).

 

Et le confort, c'est plutôt une préoccupation qui vient avec l'âge... En tout cas, c'est un besoin qui m'est venu en vieillissant. De là à dire que les routières sont des motos de vieux, je n'irai pas jusque-là. Les motards de la police et de la gendarmerie nationale en sont bien équipés. Mais disons que pour voyager, les jeunes préfèreront plutôt le côté sportif des sport-GT ou baroudeur des trails routiers.

 

 

Partie I : les standards du marché

 

1 - Les sportives

2 - Les roadsters

3 - Les routières

4 - Les sport-GT

5 - Les trails

6 - Les enduros et motocross

7 - Les customs

 

4 - Les sport-GT

Une moto Sport-GT essaie, comme son nom l'indique, de faire le grand écart entre sport et Grand Tourisme. Elle se veut à la fois dynamique et sportive, mais sans être aussi efficace et radicale qu'une vraie sportive), et confortable, mais sans être aussi douillette qu'une vraie routière.

 

Sur le papier, on a donc en théorie le meilleur des deux mondes. Dans la réalité, c'est un peu moins vrai. Ou de moins en moins vrai. Car les trails routiers offrent aujourd'hui de meilleures prestations en termes de confort et de polyvalence, leur permettant ainsi de rivaliser avec les routières. Sauf que ce sont des trails, avec un look et un parfum d'aventure qui font rêver les motards. Même si la plupart des possesseurs de trails ne feront jamais d'off-road, comme la plupart des propriétaires de S.UV. et autres gros 4x4 d'ailleurs.

 

Bref, la catégorie des sport-GT est en train de mourir tout doucement, même s'il subsiste quelques belles représentantes comme les BMW S1000 XR et R1250 RS, la Ducati SuperSport 939, la Honda VFR 800, les Kawasaki Z1000 SX et ZZ-R 1400, La KTM 1290 Super Duke GT et les Yamaha Tracer 700 et 900 ainsi que la MT-10 GT. On trouvera aussi l'indéfinissable Niken version GT.

 

A noter que BMW qui ne connait pas la catégorie Sport-GT (contrairement à Yamaha par exemple) classe donc la R1250 RS dans la catégorie sport, au même titre que la S1000 RR. Franchement, il semble difficile de mettre côte à côte cette dernière et la R 1250 RS, tellement la version carénée de la R1250 R reste pataude comparée à la l'hypersportive bavaroise.

 

De la même façon, BMW classe la S1000 XR dans la catégorie Trails, mais cette moto est tellement sportive de par ses gènes de S1000 RR que vouloir faire de l'off-road avec est impossible. Par contre, arsouiller comme à ses 20 ans avec un confort première classe, en S1000 XR, oui c'est possible.

 

Autre bizarrerie, Yamaha classe sa FJR 1300 en tant que sport-GT mais elle se positionnait vraiment comme une concurrente de la BMW R1200RT (la routière par excellence) et c'est ainsi qu'on la perçoit.

 

Enfin, pour ceux que cela chagrinerait, la Honda VFR 1200 n'a pas su trouver son public et a disparu du catalogue du constructeur nippon.

 

 

 

 

Le sport-GT est une catégorie hybride et donc plus difficile à cerner que les précédentes catégories. Elle n'existait pas d'ailleurs dans les fiches motos du permis A. On y trouve à la fois des sportives sur lesquelles on a fixé des valises et une tête de fourche/bulle (comme pour la Kawasaki Z1000SX, la Ducati SuperSport ou la KTM Superduke GT) et des sportives ou roadsters qu'on a adaptés avec des valises et des suspensions à grands débattements façon trail, comme la BMW S1000 XR ou les Yamaha tracer 700 et 900. Ces dernières ont d'ailleurs un look plus typé trail que sportives...preuve que le trail est en train de supplanter tout doucement le sport-GT tel que représenté par les Honda VFR.

 

Ce sont des motos qui s'adressent à toutes les catégories de motards, même si les dernières générations typées trail privilégient les grands gabarits (1,80m et plus) à cause de leur hauteur de selle. Elles offrent suffisamment de protections et d'équipements pour faire de la route et leur dynamisme ravira les plus sportifs des motards.

 

Néanmoins, c'est une catégorie vouée pour l'heure à s'éteindre (elle renaîtra de ses cendres un jour peut-être) et qui est petit à petit supplantée par les trails routiers. Vous pouvez néanmoins réagir sur ce dernier point en laissant des commentaires.

 

 

5 - Les trails et trails routiers

"L'adventure" c'est l'aventure nous diront les fans des Trails. Le trail est une moto capable d'évoluer aussi bien sur route qu'en tout-chemin. Après tout, "Trail" en anglais veut bien dire "chemin". Les trails sont des mots inspirés de l'enduro (voir la catégorie juste après) mais qui ont été transformés de façon à pouvoir faire aussi de la route.

 

Techniquement, un Trail se compose donc d'un châssis compact, des débattements de suspension plus importants que ceux d'une routière ou d'une sport-GT, d'un moteur simple mais coupleux et quelques accessoires indispensables comme le sabot moteur et les protège-mains. La position de conduite se voudra droite (on pourra même piloter debout) et le confort plutôt correct.

 

Au départ, le Trail ne dispose pas d'un gros moteur. C'est plutôt une petite cylindrée comme celle équipant l'enduro. Et puis est arrivé le Paris-Dakar : pour gagner le rallye à travers les dunes, il fallait aller plus vite que son concurrent et donc rajouter des canassons à son Trail et passer aux grosses cylindrées. Et cette course à la puissance s'est transposée chez le particulier. C'est ainsi que la BMW R 1250 GS (ou plutôt son équivalent de l'époque) est devenu la reine des Trails routiers.

 

Dans cette course à la puissance, nous avons donc les gros trails routiers comme la Ducati Multistrada (plus de 160 chevaux quand même), la KTM 1290 Super Adventure (une super Duke version Adventure, est-ce crédible ?), la Triumph Tiger 1200 (trop haute, trop lourde). Et puis nous avons des Trails qui restent dans la tradition du Trail, le pur, le dur, le vrai, comme la BMW F800 GS, les R1250 GS et GSA, la Honda Africa Twin (un vrai Trail), la Triumph Tiger 900, les Yamaha Ténéré 700 et Super Ténéré 1200.

 

On trouvera aussi quelques rétros comme la BMW R nine T Urban GS, la Mash X Ride 650, la Moto Guzzi V85 TT Travel ou encore la Royal Enfield Himalayan. J'aurais pu les classer dans la catégorie Rétros, mais leur caractère Trail l'emporte sans doute dans mon esprit.

 

 

 

Notez que Aprilia a retiré du marché son gros trail Caponord mais on espère bien les voir revenir en 2021...avec un vrai Trail.

 

 

Le Trail est comme le sport-GT une catégorie hybride, né du croisement entre un père Enduro et une mère routière, avec une prédominance des gènes Enduro. BMW règne sans partage depuis des années dans cette catégorie avec la R 1250 GS (au début c'était une R 80 GS). La plupart des Trails se sentent donc très à l'aise route et de l'autoroute, grâce à une bulle haute, des protège-mais et des valises dignes des grands aventuriers. Et ces mêmes Trails peuvent vous emmener hors des sentiers battus, grâce à leurs suspensions à grand débattement, des jantes à rayons et leur garde au sol surélevée.

 

Ce sont des motos qui s'adressent à toutes les catégories de motards, même si les grands gabarits (1,80m et plus) s'y sentiront plus à l'aise à cause de leur hauteur de selle (et leur poids pour certaines). Elles sont d'ailleurs disponibles dans de nombreuses cylindrées.

 

Le Trail, c'est le S.U.V de la moto. Polyvalente à souhait, plus qu'un sport-GT, elle est à l'aise en ville, sur la route et hors route. Leur côté sportif est certes moins affirmé que chez sur une sport-GT, mais il est remplacé par le parfum de l'aventure, celui du Rallye Paris-Dakar et autres traversées du désert. Et cela suffit à effacer le côté trop grand-papa des routières. Le motard peut donc continuer à rouler et à frimer sans problème métaphysique. Et peut même arsouiller sans trop de difficultés sur certaines "petits" Trails.

 

 

6 - Enduro, Motocross, Trial et Supermotards

Enduro, Motocross et Trial sont les trois principales disciplines de la moto tout-terrain (TT). Mais si elles ont en commun le fait d'être des compétitions tout-terrain (off-road), elles ont aussi des différences fondamentales.

 

Le supermotard est quant à elle une discipline un peu hybride, mêlant piste goudronnée et piste en terre.

 

L'Enduro et le Motocross

 

Epreuve d'Enduro Epreuve de Motocross

 

Comme son nom le suggère, l'enduro est une épreuve de régularité sur une longue durée (environs 5 ou 6h). Alors que le motocross reste une course de vitesse sur un circuit tout-terrain accidenté. 

 

Les motos d'Enduro, vues de l'extérieur, sont très semblables à celles du Motocross (cf. images ci-dessous), mais elles se reconnaissent à leurs équipements :  elles sont en effet équipées d’un phare (indispensable pour les tours de nuit par exemple), de clignotants, de feux arrière et d’une plaque d’immatriculation. Elles sont allégées et consolidées niveau moteur et partie cycle pour être plus performantes sur le terrain.

 

Enduro Yamaha WR450F Motocross Yamaha YZ450F

 

 

Les motos conçues spécialement pour le motocross sont dépourvues de tout accessoire superflu : rarement de démarreur électrique, jamais de rétroviseur ou de signalisation. Elles ne sont donc pas homologuées pour la route et il faudra donc les transporter en remorque jusqu'au terrain.

 

Côté moteur, la pratique du motocross demande davantage d’accélération et de reprise que sur de vitesse de pointe. Ces motos ont donc des rapports de boîte de vitesses plus courts que les motos d’enduro, qui ont à l'inverse plus d’allonge.

 

Côté suspensions, la pratique du motocross nécessitera des suspensions plus fermes, notamment pour les réceptions de saut. Alors qu'à l'inverse, les suspensions et la fourche d’une moto d'enduro seront plus souples, afin de pouvoir rouler sur les chemins et dans les bois.

 

Le Trial

 

Le trial consiste à franchir des obstacles naturels (rochers, talus, racines, etc.) ou artificiels (ceux qu'on voit dans les compétitions indoor, composés de trucs impossibles à franchir pour un motard normal). Le trial est un sport où la notion de vitesse n'intervient pas, seul un temps limite est imposé. Il faut juste franchir les obstacles, si possible sans poser le pied ou prendre appui.

 

 

Les Trials sont donc des motos aux dimensions réduites et très légères (moins de 70 kg, contre 110 kg pour une motocross 450, et 200 kg environ pour un roadster), pour faciliter le franchissement.

 

Côté moteur, on privilégiera le couple plutôt que la puissance, toujours pour franchir les obstacles, des rapports courts (et quelques longs pour les parcours interzones), pas de selle pour faciliter le placement du pilote, et des suspensions souples pour faciliter les déplacements.

 

 

Beta Evo 250 Factory Sherco 250 ST Racing

 

 

Le Supermotard

 

Enfin, le Supermotard désigne une discipline hybride. Les épreuves se déroulent en effet sur des circuits mêlant zones bitumées et piste en terre (70% de bitume et 30% de terre). Et ce qui fait le fun de cette discipline, c'est la glisse des motos sur la piste.

 

 

Les machines utilisées sont des motos légères conçues pour la pratique du tout-terrain. À l'origine il s'agissait de machines de trail ou de moto-cross (et c'est pourquoi je classe les supermotards dans la même catégorie) sur lesquelles étaient installées des jantes de 17 pouces avec des pneumatiques de route (au lieu des pneus à crampons). Les freins sont plus puissants - il faut freiner fort pour glisser - et les suspensions sont modifiées pour obtenir plus de dureté et plus de rigidité pour une meilleure adhérence sur le bitume, tout en conservant un peu de souplesse pour la partie terre, notamment pour les réceptions de sauts.

 

Comme pour les super et hypersport, on parlera de supermotard et d'hypermotard, en fonction de la puissance et de la cylindrée. Les principaux modèles sont les Aprilia Dorsoduro 900, La Beta Motard 125 (des spécialistes comme Megelli), la Ducati Hypermotard 950, la Honda CRF 400 Supermoto, Les Husqvarna 450 et 701 SM, leurs cousines autrichiennes depuis le rachat de Husqvarna par KTM, les 450 SMR et 690 SMC, les Megelli Motard 125M et 250M, la Suzuki DR Z400 (le meilleur rapport qualité prix de la catégorie), et une belle préparation australienne sur base de Yamaha MT-07, Yamaha étant encore absent de la catégorie.

 

 

 

Les tout-terrain sont des motos faites avant tout pour la compétition. A part les motos d'Enduro et les Supermotards, homologuées pour la route, vous ne pourrez donc pas rouler avec sur route. D'ailleurs, c'est difficile sans selle (cas des Trial).

 

Enduro et Motocross sont très proches en termes d'apparence, mais les différences essentielles se trouvent dans la mécanique, optimisée pour les deux styles de compétition. Quant au Trial, c'est vraiment un genre à part. Si vous voulez faire de la randonnée en forêt, optez plutôt pour la moto d'Enduro. Homologuée pour la route, vous n'aurez pas besoin de remorque pour vous déplacer.

 

Les supermotards sont des motos dérivées des Motocross ou Trails. Si vous hésitez entre trails et supermotard, prenez un trail. C'est moins exigeant et surtout beaucoup moins couteux en entretien. Evidemment, les fans de supermotards vous diront que c'est moins fun, car un trail ne fera pas de glisse comme un supermotard, mais un Trail saura aller là où un supermotard n'ira pas. Tout dépend donc de vos goûts et aptitudes.

 

 

 

7 - Les Customs, Cruisers, Bobbers et autres Choppers

Le terme Custom vient de l'anglais customization, qui veut dire "personnalisation. Il fait donc logiquement référence aux motos qui ont été personnalisées sur le plan technique et/ou esthétique. Stricto sensu, une moto de type "Café Racer" est donc une moto Custom.

 

Sauf que dans cet univers de la "customization", 95% des propriétaires de Harley-Davidson personnalisent leur moto. Et le terme a donc évolué dans sa signification en France pour progressivement designer le style typique des motos américaines, plein de chrome et équipés de gros moteurs en V bien bruyants, que les américains appellent de leur côté cruiser ou powercruiser. Les "Customs" en France, ce sont donc avant tout les Harley Davidson et les Indian Motorcycle.

 

Sachant que Harley propose bien sûr une gamme assez large, allant des roadsters aux routières GT en passant par les "cruisers".

 

Le Custom et Cruiser

 

 

Le "cruiser", c'est le bateau de croisière. Mais ça c'est pour les bateaux. Pour les motos, le cruiser est avant tout fait pour rouler sur les routes rectilignes à l'infinie de l'Amérique. Elles ont donc une géométrie privilégiant la stabilité et la détente à la sportivité et au dynamisme. Faut dire que rouler à 70 mph (113 Km/h) pendant des heures et des heures sur une sportive, ce n'est pas simple.

 

Ce qui caractérise un "cruiser" donc, c'est une selle basse, un empattement long, un angle de chasse important, une garde au sol réduite. On pourrait aussi rajouter une prise d'angle limitée, et un freinage moyen voire nul...

 

La position de conduite est également très typée avec les pieds positionnés vers l'avant, un guidon souvent haut et une position plus ou moins arquée. Il faut en effet aller chercher le guidon assez haut, alors qu'on a les pieds en avant et le buste qui basculerait naturellement vers l'arrière. Typiquement, celle de Johnny Hallyday sur sa Harley, évidemment personnalisée.

 

 

 

En face des omniprésentes américaines Harley-Davidson et Indian Motorcycles, quelques motos font de la résistance comme les Ducati Diavel, Kawasaki Vulcan S, Suzuki Boulevard M109R et Triumph Motorcycles Rocket III. On remarquera donc avant tout les célèbres Harley-Davidson Forty Eight, 1200 Custom, Softail, Fat Bob, Low Rider, Road King et autre Street Glide et leurs homologues Indian : Scout, Chief Dark Horse, Roadmaster Dark Horse et autres Challenger.

 

 

 

Le Bobber

 

Le Bobber, initialement appelé "Bob-Job", tire son nom de la caudectomie, l'action qui consiste à couper ou raccourcir la queue d'un animal. En anglais, cette pratique est familièrement appelée un bob-tail et a été transposée à l'univers moto pour désigner ce genre de machine dont l'arrière a été raccourci (bobbed).

 

Le Bobber se présente comme la première forme de personnalisation des motos. L'ancêtre de toutes les customs en quelque sorte. La pratique consistait initialement à retirer le garde-boue avant, tous les accessoires (les sacoches, les phares additionnels, les parebrises) et à raccourcir l'arrière (les grosses selles et les garde-boues arrières surtout) au maximum pour réduire le poids des machines au maximum et améliorer leurs performances. Un peu comme l'esprit Café Racer apparu en Europe dans les années 60.

 

On trouvera donc dans cette sous-catégorie des Customs les Harley Davidson Fat Bob, Honda CMX500 Rebel (drôle de nom pour un bobber quand même), Indian Scout Bobber et la superbe Triumph Bonnevile Bobber (oui je sais je suis partial et alors ?).

 

 

 

 

Le Chopper

 

Les choppers sont nés dans les États-Unis d'après-guerre. Ils se mirent donc à "chopper" ("to chop" signifie "découper" en anglais), c'est à dire à enlever toutes les parties non-nécessaires au bon fonctionnement de la moto.

 

C'est ainsi que les bobbers sont nés. Les choppers, à la différence des Bobbers, ont une fourche longue et un angle de chasse démesuré, un guidon soit très court et très plat (drag bar, histoire de se casser le dos) soit très haut ("ape hanger"), un sissy bar (l'espèce de dosseret sur lequel peut s'appuyer le passager arrière), des pneus de taille différente que celles montées sur le châssis d'origine. Et pour être abouti, un vrai chopper doit avoir cadre arrière rigide sans suspension, un embrayage « suicide » (au pied) et un levier de vitesse à la main.

 

Le chopper a été immortalisé dans le film Easy Rider réalisé par Dennis Hopper en 1969, avec Peter Fonda, Dennis Hopper et Jack Nicholson. Ce road movie raconte le voyage de deux jeunes motards, Wyatt et Billy, qui, après avoir vendu une grosse quantité de drogue, décident de quitter Los Angeles et d'aller participer à la célébration du carnaval de La Nouvelle-Orléans avec l'argent gagné.

 

Un chopper est avant tout une moto hautement personnalisée ; il est donc difficile de parler de production industrielle même si BMW avec la R18 ou Honda avec la Fury ont relancé un genre quelque peu moribond.

 

 

 

 

Le chopper n'est plus vraiment à la mode. Il serait supplanté par son prédécesseur, le Bobber. Comme quoi la roue tourne toujours dans le monde de la moto (humour maître Capello).

 

 

Les Customs sont donc - en France en tout cas - une catégorie de motos assimilables au "Cruisers" américains. Ce sont des motos faites pour rouler tranquillement et de manière plus ou moins confortable sur des routes toute droite.

 

Les motards débutants n'auront pas beaucoup de choix, compte-tenu de la propension des customs à faire dans la grosse cylindrée. La Honda est une des rares compatibles permis A2.

 

Si vous aimez personnaliser votre moto, je vous conseille pour ma part le style plus européen du Café Racer, mais si le style un peu bling bling des Harley vous attire - après tout, il faut de tout pour faire un monde - alors n'hésitez pas. Les Bobbers ou cruisers de chez Triumph sont magnifiques. Evitez néanmoins le style Chopper, encore vraiment trop peu à la mode chez nous, malgré la tentative de BMW avec sa R18. L'avenir nous dira si le succès est au rendez-vous ou pas.

 

Je clos cette première partie sur cette catégorie que sont les Customs et autres Bobbers ou Choppers, ce qui me permet de faire le lien avec la partie II, consacrée à des styles moins connus du grand public car nécessitant une personnalisation (ou préparation) plus importante. Ce sont les Rétros, Café Racers, Trackers et autre Brat Style. A lire en partie 2...

 

En atttendant, je m'en vais rouler-voler sur ma custom préférée...

 

 

 

 

 



22/09/2020
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