La boîte à idées - Le blog de Jean Chambard

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Entretenir et nettoyer son casque de moto

 

On voit de nombreux motards manipuler leur casque un peu n’importe comment : le ranger n’importe où, n’importe comment, sans réfléchir au fait qu’un casque ramasse toutes les poussières, l’humidité, les corps gras, les particules, etc. Que ce soit à l’extérieur ou à l’intérieur du casque, les saletés s’accumulent et doivent être nettoyées. Bien entretenir et nettoyer son casque est essentiel pour sa longévité. Soumis aux éléments extérieurs, aux insectes et à la pollution, le casque se salit très vite et se détériore.


1 - Qui veut voyager loin ménage son casque

Voici tout d'abord quelques conseils qui vous permettront de prendre soin et de prolonger la durée de vie de votre casque préféré.

  1.  Évitez tout contact, de prêt comme de loin, avec les solvants et autres produits pétroliers : les vapeurs qui se dégagent de ces derniers peuvent faire se décoller le polystyrène du calotin. Tenez le casque loin des solvants et ne le laissez pas sur l’évent du réservoir d’essence de votre moto.

  2.  Évitez de marquer l'intérieur du casque. Collé à l’intérieur de la coque, le polystyrène absorbe les chocs en se comprimant. Il est cependant assez facile d’y faire des marques avec un objet aux arêtes aigües, comme un rétroviseur, certains dossiers et « sissy bar »… et de réduire ainsi son efficacité. Évitez donc de le déposer sur ces parties de votre moto. Évitez aussi de poser un casque sur la selle de votre deux-roues, surtout si celui-ci est stationné sur la béquille latérale. La plupart des selles moto sont glissantes, le casque risque de tomber, surtout s’il y a un peu de vent. Le mieux reste de l'accrocher par la jugulaire à un crochet de selle, si votre moto en est équipée, ou au guidon. Alternativement, posez-le entre les demi-guidons, mais pas sur le bouchon, ni sur le haut du réservoir (il pourrait glisser), ou posez-le par terre, sur vos gants étalés à plat, l’ouverture du casque vers le sol pour ne pas qu’il roule.

  3. Rangez votre casque dans sa housse le plus souvent possible. Elle lui évitera coups, rayures, poussières…Laissez l’écran légèrement ouvert, cela évitera de comprimer le joint d’étanchéité qui gardera mieux sa souplesse et son efficacité. Évitez aussi de laisser vos gants dans le casque, les poussières ramassées par les gants pourraient rayer l’intérieur de l’écran et salir les mousses. Par contre, vous pouvez les poser entre l’écran (relevé) et la mentonnière, en travers, ça passe très bien.

  4. Si vous hivernez et laissez votre casque pendant plusieurs mois sans vous en servir, conservez-le de préférence dans un placard sombre et surtout sec ! Même dans sa housse, un casque peut souffrir de l’humidité ambiante, les mousses intérieures vont moisir et se désagréger.

2 - Nettoyer son écran et garder les yeux rivés sur l'horizon :

Certains casques possèdent d’origine des écrans avec un traitement chimique anti-buée. Il est nécessaire de les nettoyer avec soin à l’eau pour conserver l’efficacité du traitement. Evitez les produits nettoyant pour vitres, qui contiennent généralement de alcool, sont donc agressifs et vont dégrader le traitement anti-buée.

Mais la plupart des casque dispose aujourd'hui du « pinlock », un second écran muni de joints qui se place à l’intérieur de l’écran. Pour celui-ci, un nettoyage à l’eau pure, froide ou tiède, s'impose. Il suffit de retirer le pinlock et de le nettoyer avec un chiffon doux (micro-fibre ou mouchoir non-tissé pour lunettes ou lingette pour nettoyer les verres de lunettes), puis de le replacer.

Quant à l’écran principal, pour conserver toutes ses qualités optiques, il faut le nettoyer avec des produits non agressifs : de l’eau tiède, un chiffon doux de type micro-fibre (pour éviter les rayures) et un nettoyant degraissant, du genre liquide vaisselle ou savon liquide glycériné.

Le plus délicat reste les moucherons et autres insectes qui ont une fâcheuse tendance à vouloir s'écraser au beau milieu de votre visière : ne grattez jamais l’écran avec votre ongle ou même avec le chiffon, cela créerait des micro-rayures qui deviendraient gênantes avec les lumières réfléchies (phare, éclairage urbain) et le soleil. Mouillez l'écran le plus tôt possible pour éviter que les cadavres ne durcissent et ne viennent rayer l’écran quand vous frotterez. Si vous ne pouvez enlever les moustiques assez tôt, déposez un chiffon détrempé sur l’écran pour les faire ramollir. Ensuite, nettoyez  avec un tissu micro-fibre (ou équivalent).

Pour conserver l’étanchéité de l’écran, il est souhaitable de lubrifier régulièrement (mais une fois par an suffit) les joints avec un peu de lubrifiant au silicone pour éviter qu’ils ne sèchent. Cette graisse siliconée est généralement fournie avec la casque mais peut aussi se trouver en petit conditionnement chez les vendeurs de casques ou en plus grand conditionnement dans les magasins de bricolage.

Enfin, pour garder un bon fonctionnement des charnières, mécanismes de fixation et de rotation, il est utile de démonter complètement votre casque et d’appliquer une fine couche de dégrippant (type WD40) sur les pièces en rotation.


3 - Propre au dehors...

Pour nettoyer votre casque, il faut d'abord consulter la notice ! En effet, certains casques peuvent être plongés intégralement dans un bain avant de les laisser sécher, d’autres comportent un intérieur intégralement ou partiellement démontable.

Pour laver l’extérieur du casque, il est fortement déconseillé d’utiliser des nettoyants à base d’alcool, comme les produits à vitre. Le mieux et le plus simple est de laver l’extérieur du casque à l’eau, de préférence chaude et savonneuse. Vous pouvez aussi utiliser des produits nettoyants spécifiques comme par exemple :

    • IPONE Careline Helmet'out (attention ne pas confondre avec Helmet'in pour l'intérieur)

    • GS27 « Netttoyant Casque et Visière »

    • Muc-Off « Helmet and Visor Cleaner »

    • Motorex...

 

N'utilisez surtout pas de diluants ou solvants pour nettoyer l'extérieur de votre casque ! Ces substances peuvent provoquer des graves dommages à votre casque sans que vous puissiez même vous en apercevoir : les solvants attaquent le polystyrène qui se trouve en dessous de la coque.

Frottez le moins possible et avec des chiffons ou lingettes non abrasifs pour épargner la peinture et le vernis, ainsi que l’écran…N'utilisez jamais d’éponge « grattounette » ou autre Scotch-Brite ! Le mieux est d’utiliser un tissu micro-fibre le plus doux possible.

Pour réduire les petites rayures, vous pouvez utiliser un polish, comme pour une voiture. Il existe des produits spécialisés pour moto comme :

    • Bel Ray « Helmet Polish »

    • GS27 « métal polish »

 

Les éclats de peinture peuvent être réparés avec un stylo à retouches pour carrosserie ou spécial pour casques (Shoei et Arai en vendent). Ou encore un feutre indélébile (noir généralement).

Si la couche de peinture n’est pas entamée, il suffit de passer du vernis. Si le choc a entamé la peinture, il faudra appliquer de la peinture et du vernis. Par précaution, il vous faudra au préalable mettre un peu d’apprêt en bombe avant d'appliquer la peinture et le vernis, afin que les solvants n’altèrent pas la calotte du casque. Penser aussi à délimiter la zone de réparation au ruban de masquage pour ne pas baver sur le reste du casque.

Petite astuce : vous pouvez aussi masquer certaines marques par des stickers.

Enfin, si vous songez à repeindre complètement vote casque, faites attention ! Certaines peintures contiennent des solvants susceptibles d’attaquer la coque ou le calottin, surtout quaand ils sont composés de fibres plastiques type polycarbonate, et donc de diminuer la résistance du casque en cas de choc. Il faut n’employer que des peintures spécifiques pour casques moto, sans solvants et sans plomb. Autant laisser faire un professionnel personnaliser votre casque.

 

4 - ...Comme au dedans

Les mousses, qui sont souvent détachables, sont mises a rude épreuve : entre la transpiration, le contact avec les cheveux (gras) et la pollution extérieure, elles se salissent et sentent vite mauvais.

Si vos mousses intérieurs ne s'enlèvent pas :


Employez un chiffon doux imbibé d’eau et du vrai savon de Marseille que vous ferez mousser sans oublier de rincer à grande eau (sans assouplissant).

Pour aider à sécher plus vite et éviter l’odeur de chien mouillé, vous pouvez utiliser un sèche-cheveux, mais pas de trop près. Chauffer trop fort le calotin (au delà de 60°C) peut provoquer son durcissement et diminuer sa capacité protectrice. Le mieux est encore de laisser sécher à l’air libre et au soleil.


Si vos mousses intérieures s’enlèvent :


Suivez les instructions de lavage du fabricant du casque. Généralement, il suffit de les laver à la main en les faisant tremper dans de la lessive du type « Génie sans frotter » et de bien rincer à l'eau froide.  Vous pouvez aussi les laver en machine à l’eau tiède (35°C maximum) avec du savon neutre. Essorez délicatement en les pressant dans une serviette propre et laisser sécher sur une serviette-éponge dans un endroit bien ventilé mais à l'abri du soleil, les UV étant nuisibles à la qualité des mousses et à leur couleur.

Vous pouvez aussi utiliser des mousses nettoyantes spécifiques comme par exemple

      • GS27

      • Decapex Nettoyant Désodorisant

      • Muc-off Foam Fresh

      • Motorex Helmet Care

 

Ces produits coûtent néanmoins cher et ne nettoient ni en profondeur ni aussi bien qu’un bon lavage au savon mais sont pratiques quand vous ne pouvez pas vous permettre de tout nettoyer à l'eau.


Pour les ouvertures, aérations, ventilations, utilisez un coton-tige humidifié pour mieux accrocher.


Si vous ne souhaitez que assainir, désodoriser ou absorber les odeurs, vous pouvez placer un chiffon antistatique (parfumé ou pas) vendu pour les sécheuses ou utiliser les désinfectants bactéricides pour casques comme par exemple :

      • IPONE Careline Helmet'in (attention ne pas confondre avec Helmet'out pour l'extérieur)

      • Motul Helmet Interior Clean

 

Cela n'enlève aucunement la saleté évidemment.


A noter : certains motards aiment porter une cagoule même en été pour protéger le cou de l’irritation de la jugulaire, ou pour n’avoir qu’à laver la cagoule plutôt que l’intérieur du casque. L’été, la cagoule régule aussi la chaleur, à condition bien sûr qu’elle soit dans une matière respirante…

 

5 - Quand changer de casque ?

5.1 - En fin de vie

On vous a sans doute appris qu’il fallait changer de casque tous les cinq ans. Cela n’a jamais été obligatoire (c’était une recommandation des fabricants) mais c’était plus ou moins vrai, avant… au temps où les casques étaient fabriqués en plastique, ou plus précisément en ABS injecté.

Ce matériau économique – dont l’acronyme est plus facile à retenir que le nom complet (acrylinitro-butadiène-styrène, un dérivé des copolymères de styrène pour les curieux) – a pour avantage de bien dissiper l’énergie d’un choc… et pour pas cher ! Il était logique d’en faire, en dehors des poubelles et des flancs de carénage, des coques de casques. Sauf qu’on s’est aperçu que l’exposition aux rayons ultraviolets (UV) du soleil entraînait une importante perte de la qualité d’absorption d’énergie. Les coques ABS devenaient cassantes et ne protégeaient plus.L’UTAC, l’organisme responsable des normes techniques pour l’industrie de l’automobile et du cycle, a estimé que cinq ans d’utilisation régulière équivalaient à quelques semaines d’exposition permanente aux UV, et voilà…Accessoirement, cela créait un intéressant marché de renouvellement pour les fabricants de casques.

Depuis le début des années 2000, les matériaux utilisés pour les casques modernes (polycarbonates, fibre de verre, matériaux composites à base de kevlar ou de carbone) et leurs vernis anti-UV permettent de porter cette fréquence de remplacement à huit, voire dix ans. Car si l’usure de la coque est bien moindre que par le passé, l’usure du calotin interne se poursuit. Le calotin, chargé d’absorber l’énergie en cas d’impact, est principalement formé de polystyrène. Or ce matériau se dégrade avec le temps, à cause de l’évaporation progressive de l’eau qu’il contient en faible proportion. Les études ont démontré que l’efficacité de protection des calotins de casque diminue de l’ordre de 10% en cinq ans et de 20% en dix ans.

Si votre casque est encore sous garantie (certains fabricants proposent une garantie de cinq ans) mais quelque peu détérioré, et plutôt que d'en changer, vous pouvez le faire rénover gratuitement (on vous change généralement les mousses et la visière) en le ramenant chez votre revendeur qui le renvoyera chez le fabricant. Cela demande au moins deux à trois semaines. S’il n’est plus garanti, rien ne vous empêche de le faire renover, mais ce sera naturellement à vos frais.

Bien sûr, le casque doit impérativement être changé en cas d’accident, même s’il n’a subi qu’un choc léger. Les compagnies d’assurance commencent à rembourser les casques accidentés en « valeur à neuf », posez la question à la vôtre.


5.2 - En cas de chute du casque

Les casque modernes sont faits pour encaisser des chocs bien plus importants que celui d’une chute à vide du haut d’un mètre (la hauteur d’une selle ou d’un guidon de moto) sur un sol plus ou moins dur.

Pour les tests de choc de la norme européenne ECE-2205, le casque (avec une tête artificielle à l’intérieur) est projeté d’une hauteur de trois mètres, d’abord sur une enclume plate en bon acier, puis sur une autre cornière (simulant une bordure d’un trottoir) à une vitesse de 7,5 m/s (soit 27 km/h) sur tous les points d’impact, sauf le menton qui, lui, percute à 5,5 m/s (19,8 km/h). Et le tout avec le casque gelé à -20°C pour le rendre plus cassant…

S’il est tombé de moins d’un mètre de haut sans que la tête soit à l’intérieur, même sur du goudron, la coque et le calottin n’ont pas été endommagés, le casque reste protecteur en cas de choc. En cas de doute, vou spouvez l’apporter à un professionnel qui pourra, moyennant finance, le faire expertiser mais cela n'en vaut pas la peine pour un casque bas ou moyen de gamme.

Un détail à ce sujet : si vous devez changer votre casque à cause d’une chute malencontreuse, sachez qu’il peut être dans la plupart des cas couvert par une assurance multirisques habitation, comme les autres vêtements ou biens ménagers. Il faut pour cela qu’un tiers assuré (conjoint, parent, ami) déclare avoir fait tomber votre casque. Évidemment, vous paierez une franchise et il faudra déduire la vétusté. Mais pour un casque récent et très cher, cela peut valoir la peine de récupérer 200 ou 300 euros…


6 - Que faire de ses vieux casques

Si vous changez de casque après plusieurs années d’utilisation et même s'il n'a jamais été accidenté, vous aurez du mal à le revendre d’occasion. Il est en effet fortement déconseillé d’acheter un casque de moto d’occasion: on ne sait pas ce qui lui est arrivé, il a pu subir un choc qui ne se voit pas et il a connu la sueur et les cheveux plus ou moins propres d’une autre personne…beurk.

La meilleure solution pour votre vieux  casque reste de le donner aux pompiers de votre département (ou toute autre association qui fait du secourisme) afin qu’ils s’en servent pour l’entraînement des secours aux motards accidentés.

 

 

 

 



08/09/2016
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