La boîte à idées - Le blog de Jean Chambard

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Regonfler un pneu de vélo : une question de valve

 

Les beaux jours reviennent : il est grand temps de ressortir nos deux-roues, motorisés ou pas, du garage où ils prennent la poussière et de profiter du grand air. Mais avant de s'élancer, il vaut mieux graisser les chaînes et redonner un petit coup de pompe à nos chers cycles. La pression des pneus, c'est important. Des pneus trop peu gonflés vous obligeront à fournir de plus gros efforts pour avancer, vous faisant penser que vous avez vraiment forcé sur le chocolat cet hiver...A contrario, des pneus trop gonflés amortiront moins les obstacles, adhéreront moins à la piste et freineront moins bien, vous faisant penser que vous avez vraiment abusé des cookies cet hiver. Enfin, quoiqu'il arrive, vous avez probablement abusé.

 

Alors pour ne pas rester en rade, voici de quoi vous regonfler un peu.

 

1 - Les 4 valves

En ce qui concerne le vélo, il existe trois principaux types de valves sur le marché : les valves Presta (ou valve française), les valves Schrader et les valves Dunlop. Et pour chacune d'elles, il y a un petit truc à appliquer avant de brancher la pompe, que ce soit pour la débloquer ou pour la remettre en état. Il est donc important de connaître à quelle valve on a affaire. Mais déjà les questions se bousculent dans votre tête : pourquoi diantre avoir inventé des valves différentes, et comment fait-on pour les reconnaitre ?

 

Et bien, disons que chaque valve a ses avantages et ses inconvénients. On privilégiera donc une valve plutôt qu'une autre, suivant son type de vélo et son utilisation.

 

 

La valve Dunlop ou valve anglaise, ou encore valve allemande, valve Blitz ou Woods (du nom de son inventeur) se trouve surtout sur les vélos néerlandais, anglais et germaniques. Mais aussi au Danemak, au Japon, en Inde et au Pakistan... Elle est progressivement abandonnée en Europe et on en trouve donc rarement dans nos contrées, même si elle reste très répandue en Asie.

 

Comme la Shrader, la Dunlop est robuste car d'un diamètre de 8,5 mm, et possède un noyau facilement démontable. Mais son principale avantage est qu’il est impossible de dégonfler le pneu sans dévisser la partie extérieure. On peut donc obtenir de grosses pressions (6 à 7 bars contre 2 à 3 bars pour une Presta).

 

Mais elle possède quelques gros défauts : Il n’est pas possible de mesurer la pression sur une valve Dunlop traditionnelle. Les chambres à air à valves Dunlop sont aussi difficiles à gonfler même si les améliorations apportées au mécanisme de valve rendent aujourd’hui les choses plus faciles. Il faut parfois pomper fort pour décoller le caoutchouc de la chambre à air. Le montage d’une chambre à air avec valve Dunlop est aussi un peu plus long car il faut enlever le mécanisme de valve et l’écrou de serrage pour faire passer la valve à travers le perçage de la jante.

 

 

La valve Presta ou valve française, ou encore valve sclaverand est plus fine que les autres valves (6,5 mm au lieu de 8,5). C'est à ça qu'on la reconnait. Les plus de la valve française ? Son petit diamètre permet d’avoir un plus petit trou dans la jante de la roue, ce qui convient particulièrement aux jantes étroites des vélos de course et les VTT haut de gamme, qui sont ainsi moins fragilisés. La valve Presta est aussi plus légère que ses concurrentes d’environ 4 à 5 grammes. Elle s'ouvre et se ferme manuellement grâce à une petite molette de blocage, située au sommet de la tige filetée, au lieu d’un ressort comme sur les autres valves. Elles facilitent du  coup le pompage car il n'est pas nécessaire de vaincre la résistance du ressort à chaque coup de pompe. Enfin, elle possède un écrou à son pied (comme la Dunlop) qui permet de bloquer la valve sur la jante de la route, ce qui l'empêchera de s'enfoncer et de crever le pneu ou la chambre à air.

Les moins de la valve Presta ? La petite molette doit être dévissée, mais pas complètement, et il faut la débloquer en appuyant dessus, pour pouvoir gonfler la chambre à air, procédure qui pourra se révéler problématique pour un utilisateur non averti. La tige filetée qui supporte la molette est très mince et risque de plier lors de la mise en place ou de l’enlèvement de la pompe (ce qui m'est d'ailleurs déjà arrivé). Elle est donc légèrement plus difficile à utiliser.

 

 

La valve Schrader, ou valve automobile, est plus robuste (car d'un diamètre de 8,5 mm comme la Dunlop), universellement utilisée (notamment dans l'automobile, ce qui n'est pas le moindre de ses avantages), et possède un noyau facilement démontable. Sa fermeture à ressort la rend simple à utiliser en station service car il suffit simplement d’y enclencher le gonfleur et d'appuyer sur le bouton. Elle peut également se gonfler au moyen d’une pompe vélo classique.

Mais elle nécessite, vous l'aurez deviné, un plus gros trou dans la jante, ce qui...fragilise la roue (c'est bien, il y en a qui suivent). Et son ressort...la rend plus difficile à gonfler que la Presta. Il est aussi obligatoire de refermer la valve avec un bouchon car les risques d’obstruction (boue, graviers…) sont non négligeables. Le mécanisme à ressort de la valve peut également se gripper. Enfin, si l’obus n’est pas bien serré, la roue se dégonflera plus rapidement et comme la valve est assez courte, elle peut s’enfoncer lors du gonflage, ce qui n’est pas pratique, vous en conviendrez.

 

La valve Regina, ou valve italienne se trouve essentiellement en Italie. A part cela, c'est une copie de la valve française, avec les mêmes avantages et inconvénients...

 

 


Sachez enfin que même si vous avez une valve Dunlop ou Presta, il existe des adaptateurs permettant de la transformer en valve Schrader, et ainsi la gonfler simplement. L'adaptateur se visse sur la valve Presta/Dunlop et permet de gonfler le pneu avec un embout Schrader, embout que l'on retrouve sur la majorité des pompes et aux stations services. C’est aussi ce type d’adaptateur qu’on retrouve en général sur les raccords flexibles pour pompe de vélo. Pendant longtemps, je m'étais demandé à quoi servaient ces mystérieux embouts, et puis j'ai eu des valves Presta, et j'ai compris...

 

Tant qu'à parler d'adaptateur, sachez aussi qu'il existe des adaptateurs coudés pour valve schrader. Ces derniers forment un angle à 90° et se montent directement sur la valve, ce qui permet de brancher ensuite facilement l'embout de la pompe, sans être gêné par les branches ou rayons des roues.

 

 

2- Le coup de pompe

Pour gonfler ses pneus, il vaut mieux utiliser une pompe munie d'un manomètre, indiquant la pression du pneu. La pression que supporte un pneu est indiquée sur son flanc; au-delà de la pression indiquée, il risque d'éclater. En vieillissant, un pneu se fendille et supporte moins de pression. Il faudra alors songer à le remplacer.


Il existe de multiples type de pompes, ne serait-ce que pour s'adapter aux valves schrader ou Presta. Mais on trouve aussi des pompes à fort ou faible rendement, à pied ou à main, avec ou sans manomètre. Il existe aussi des pompes universelles, qui s'adaptent simplement à tous les types de valves, y compris les Dunlop.

 

L'idéal est donc de disposer d'une grande pompe à pied à haut rendement, en métal de préférence, avec manomètre et embout universel, qu'on ne peut malheureusement pas transporter avec soi, et d'une pompe à main, toujours en métal de préférence, à faible rendement certes mais qui vous suivra partout et qui vous permettra de repartir en cas de crevaison.

 

 

 

3 - Déblocage et protection de la valve lors du gonflage

Avant de gonfler son pneu, il vaut mieux s'assurer que la valve n'est pas coincée. Surtout si vous n'avez pas gonflé votre pneu depuis un certain temps. Mais évidemment, tout dépend du type de valve dont votre vélo est équipé. Voici donc les petits trucs à faire pour chaque type de valve.

 

Pour débloquez une valve Presta, procédez comme suit :

 

  1. Enlevez le cache plastique (qui ne sert à rien sur une Presta)

  2. Dévissez le petit écrou vers le haut, sans toutefois le dévisser complètement. Si vous êtes arrivé au bout, refaites simplement un petit demi-tour.

  3. Appuyer sur la valve pour la débloquer : s'il y a de l'air dans le pneu, ça doit faire pschit !

 

Pour débloquer une valve Schrader, procédez comme suit :

 

  1. Enlevez le cache plastique (qui sert à protéger la valve de la poussière)

  2. Débloquer la valve en enfonçant la pointe qui se trouve à l'intérieur avec le doigt, ou avec une clé, ou avec le bouchon de valve retourné : s'il y a de l'air, ça doit faire pschit !

 

Pour débloquer une valve Dunlop, procédez comme suit :

 

  1. Enlever la cache plastique de la valve
  2. Vider la chambre à air en dévissant l'écrou, sinon la pression risque d'éjecter la valve au loin au moment du démontage

  3. Démonter la valve (dévissez simplement l'écrou jusqu'au bout) et vérifier l'état du petit tuyau de plastique souple qui recouvre sa base. Le tuyau doit recouvrir le petit trou de la valve. S'il est déchiré, sec, ou tombé dans la chambre à air, il faut en mettre un neuf. On peut parfois utiliser l'ancien en le retournant: l'important, c'est que le trou soit recouvert. 

 

La valve n’est pas indestructible. C’est au moment où vous gonfler votre pneu avec votre pompe qu’elle est la plus exposée. Afin de la garder le plus longtemps en bon état et la protéger, veillez à toujours la soutenir lors du gonflage en tenant fermement l’extrémité de la pompe qui est enclenchée dans la valve. De cette façon, en même temps que vous exercez une pression pour gonfler le pneu, vous pousserez contre votre main et non pas sur la valve qui peut se plier et se casser.

 

4 - La bonne pression


Plus un pneu est gonflé, plus la surface de contact du pneu avec la route est réduite : le pneu frotte donc peu sur la chaussée, ce qui augmente le rendement du pédalage. Mais, trop gonflé, le pneu devient si dur qu'il rebondit sur les aspérités du sol au lieu de les absorber. Ces soubresauts nuisent non seulement au confort mais ils gaspillent aussi l'énergie du cycliste ; ils engendrent finalement aussi une baisse de rendement. De surcroît, le vélo devient difficile à contrôler et freine moins bien, notamment sur route mouillée. La bonne pression est donc un optimum résultant d'un compromis entre le rendement du pédalage et le confort du cycliste. Elle dépend du type de pneu et du poids du cycliste.

 

 

Plus un pneu est étroit et fin (typiquement un pneu de vélo de course), moins il y a d'air à l'intérieur et plus sa pression optimale est élevée. A contrario, Plus il est large (typiquement un pneu de VTT) et plus il contient d'air, plus sa pression optimale sera basse.

 

Enfin, plus vous pesez lourd (décidément, vous avez vraiment abusé de tout cet hiver), plus le pneu devra être gonflé.

 

 

Vous voilà maintenant fin prêt à affronter les routes, qu'elles soient goudronnées ou faites d'un simple sentier en terre. Bon coup de pédale...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 



01/05/2016
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