La boîte à idées - Le blog de Jean Chambard

La boîte à idées - Le blog de Jean Chambard

Quel type d'appareil photo choisir ?

 

 

Avant l'avènement du numérique, c'était simple. Mais ça, c'était avant. Il y avait les appareils photos compacts et les reflex. Les compacts faisaient sourire les possesseurs de reflex, et les propriétaires de petits reflex enviaient les propriétaires de gros reflex, souvent réservés aux professionnels et amateurs éclairés.

 

L'arrivée du numérique en 1996 a rebattu les cartes. Avec de nouveaux type d'appareils et une révolution qui s'annonce pour ce monde nouveau. Les constructeurs traditionnels que sont Canon, Nikon ou Pentax ont vu leur marché attaqué par de nouveaux acteurs : Panasonic et son Lumix G1 en 2008, Samsung et son hybride NX10 en 2010 ou encore Sony et son hybride NEX-5. Notons l'apparition à cette même époque d'Instagram...une « app » sur smartphone qui fait des photos ! Fujifilm est lui aussi entré sur le marché en 2012 avec ses excellents X-T. Nikon a bien essayé de réagir avec son J1 en 2011, Canon en 2012 avec son premier EOS M, mais ces fabricants traditionnels ont pris bien du retard.

 

Peut-être trop tard d'ailleurs, car certains pensent que le marché « grand public » des appareils photographiques, numériques ou pas, connectés ou non, est bientôt mort. Mais le pire n'est jamais certain. Les innovations et les nouvelles fonctions déboulent à toute allure dans nos appareils photo et cela peut redonner du peps à ce marché un peu en berne et à tous les amateurs de belles images.

 

Alors si vous cherchez un appareil photo mais vous sentez un peu perdu, voici un article pour faire le tri.

 

Les 4 grandes catégories d'appareils photo

Il existe de nos jours quatre grandes catégories d’appareils photo grand public :

  • les compacts

  • les bridges,

  • les reflex,

  • les hybrides

 

 

Les appareils photo compacts sont les modèles les plus petits et les moins onéreux. Ils disposent d’objectifs fixes, c'est à dire qu'il n’est pas possible de remplacer l’objectif par un autre. La plupart du temps, l'objectif est constitué d'un zoom, qui se replie sur lui-même lorsque le compact n’est pas utilisé.

 

Leur principal avantage est leur compacité et leur simplicité. Ils peuvent tenir dans une poche de pantalon et sont facilement transportables. En contrepartie, ils donnent des photos de piètre qualité, surtout en faible lumière et ne sont pas très réactifs. Entre le moment où vous déclenchez et où la photo est prise, il y a un certain temps, voire un temps certain. La mise au point est plus lente (ce qi engendre un risque de flou) et le flash se déclenche souvent de façon automatique avec une nette tendance à produire des photos peu esthétiques.

 

Il est de plus en plus supplanté par le smartphone, qui a la même taille et fait désormais de bien meilleures photos (surtout l'iPhone X et le Galaxy S8), car bien aidés par leurs logiciels, tout en étant largement plus polyvalents (il leur manque encore la fonction brosse à dent pour être parfait). Bref, si vous achetez aujourd'hui un appareil photo compact, sachez qu'il y a beaucoup mieux, plus polyvalent et mieux connecté, votre smartphone.

 


Les appareils photo bridge sont entre le compact et le reflex. Ils ont un objectif fixe, comme le compact, mais beaucoup plus performant. Cette performance se fait au détriment de l'encombrement qui les rapproche des réflex. Ils disposent également de fonctions avancées (modes manuels, etc.), comme les réflex. Mais contrairement à ces derniers, ils ont un viseur électronique et non un viseur optique. L'image qui s'affiche dans le viseur est une reproduction 2D de la réalité.

 

Le nom vient de l'anglais « bridge » qui signifie « pont » en français, car les bridges sont en quelque sorte la jonction entre les compacts et les reflex.

 

Les bridges ont connus un certain succès, car plus simples et moins chers que les réflex, plus performants que les compacts mais ils sont maintenant largement supplantés par les hybrides, qui sont d'une taille plus petite, plus performants, et qui ont l'avantage d'avoir des optiques interchangeables. Tout cela pour le même prix.

 

Bref, si vous achetez aujourd'hui un bridge, sachez qu'il y a mieux, mais alors pour le coup vraiment mieux, mais que c'est moins cher. Pour le dire autrement, si vous souhaitez encore acheter aujourd'hui un bridge, il vous faut absolument lire cet article.

 

 

Les appareils photo réflex mono-objectif sont ce qui se fait (ou se faisaient jusqu'à présent ?) de mieux dans la gamme grand public. Ils sont munis d'un capteur numérique de grande taille - voir ci-après pour les détails mais un capteur plus c'est grand mieux c'est -, d'une visée reflex, c'est à dire une visée à travers l'objectif, l'image se réfléchissant dans un penta-prisme - la photo prise correspond donc exactement à ce que l'on voit dans l'objectif -, et ils sont très polyvalents car ils permettent de changer d'objectifs (à condition d'avoir plusieurs objectifs naturellement).

 

Trois qualités jusque là incontournables qui faisaient presque oublier leurs petits défauts : un encombrement important (pour partie lié au nombre d'objectifs à transporter, et pour partie lié à la taille du boîtier lui-même), un poids non négligeable, et un prix des plus canons (hou le vilain jeu de mot) tant du fait du boîtier lui-même que des multiples objectifs à acheter.

 

Il va sans sire que les réflex disposent de nombreux modes de prises de vue, allant du tout automatique (pour le débutant) aux réglages complètement manuels autorisant une créativité totale, en passant par la priorité à la vitesse ou à l'ouverture. Ce qui leur confère une grande puissance mais qui les fait apparaître comme complexes à maîtriser, avec d'innombrables boutons dans tous les sens.

 

 

L'appareil photo hybride est le dernier né des appareils photos numériques. Il tient son nom du fait qu'il tient à la fois de l'appareil photo compact (il est petit comme un compact et dispose comme lui d'une visée électronique, assurée par l'écran et/ou par un viseur électronique) et du réflex avec ses objectifs interchangeables. On aurait pu l'appeler Bridge, mais le nom était déjà pris.

 

En fait, un hybride, c'est un peu comme un réflex en modèle réduit. La seule grosse différence technique est la visée, optique pour le réflex, numérique pour l'hybride. Ce dernier n'a pas besoin de ce fameux miroir (on dit mirrorless en anglais) propre au réflex qui permet de rediriger le lumière vers le viseur optique via le penta-prisme. L'hybride affiche lui généralement l'image à travers son écran, et pour certains modèles à travers un viseur numérique. C'est assez proche du viseur optique mais évidemment l'image qui s'affiche n'est qu'une reproduction de la réalité.

 

Mais l'hybride propose plus que le réflex, englué dans ses certitudes de leader. Il permet de filmer bien mieux qu'un réflex, dispose d'un écran tactile (ce qui le rend facile et rapide d'utilisation dans ses réglages) qui permet  notamment de modifier la zone de mise au point AF directement depuis l'écran. Alors que sur un réflex, il faut activer le menu et faire tourner la molette jusqu'à sélectionner la bonne zone de cadrage, la sélectionner et enfin recadrer...Si le sujet n'a pas bougé entre temps, vous pouvez être content !

 

En conclusion, oubliez les compacts (préférez votre smartphone qui est de plus connecté et automatise les traitements d'images), les bridges (les hybrides sont au même prix et bien meilleurs) et faites votre choix entre les réflex et les hybrides. Même si la vérité m'oblige à le dire, l'hybride devrait gagner la bataille face au réflex. Souvent plus petit, tout aussi polyvalent, et (enfin) de même qualité, il offre des fonctions plus avancées tel que le tactile, la vidéo 4K et les traitements de l'image. Même si le réflex garde pour lui l'avantage de la visée optique (ce qui n'est pas rien) et sa réputation de matériel de professionnel (ce qui est encore quelque chose).

 

Bon, nous venons de faire un 50/50, mais comment faire notre choix entre un réflex ou un hybride ?

 

Les critères de choix

Aujourd'hui, ce n'est plus le triptyque « taille du capteur, visée réflex, optiques » qui compte, mais plutôt celui de « taille du capteur, optiques, logiciel de traitement d'images ». Ce n'est d'ailleurs pas toujours sur ces points que les fabricants communiquent, et c'est dommage ; mais il faut dire que c'est parfois un peu difficile à expliquer. Alors que communiquer sur un nombre de pixels, c'est bien plus facile. Regardons donc de plus près de quoi il retourne.

 

  1. La taille du capteur

  2. Le viseur, optique ou électronique

  3. Le nombre de pixels

  4. Les optiques (objectifs)

  5. Le logiciel de traitement de l'image

 

La taille du capteur

 

Au temps de l'argentique, on utilisait une pellicule photo, le plus souvent au format 135. Ce qui pouvait donner des images d'une taille de 24 × 36 mm ou plus rarement de 18 × 24 mm. Le format 24 x 36 est donc resté le format de référence, même quand les appareils photos sont passés au numérique. Et c'est ce format qui est utilisé comme étalon de nos capteurs numériques. On peut donc avoir des capteurs plus grands (le moyen format), plus petit (APS-C, 4/3, etc.) ou au plein format (full frame). Mais pourquoi la taille du capteur importe t-elle ?

 

Il faut savoir que :

  • Plus le capteur est grand, plus la profondeur de champ diminue : un appareil à grand capteur permet donc d’isoler un sujet par la création d’un flou d’arrière plan. Un grand capteur, c'est donc mieux pour faire des portraits (mais pas que). Nos smartphones ont de tout petits capteurs. Et ils font ainsi des photos nettes de zéro à l'infini. Impossible de créer de flou d'arrière plan.

  • Plus le capteur est grand, plus l’effet de flou est réussi. L’effet de flou, que l’on appelle également l’effet Bokeh (boke signifiant flou en Japonais) est créé par la transition entre les zones nettes et floues dans l’image. Elle sera plus douce et plus progressive sur un appareil plein format (en 24×36 mm donc) que sur un capteur plus petit.

  • Plus le capteur est grand, plus sa dynamique et sa  sensibilité ISO augmentent. La dynamique d’un capteur est sa capacité à enregistrer une scène dont le contraste est fort (c’est à dire la différence entre les zones les plus claires et les plus foncées). Avec une faible dynamique, vous devrez choisir entre boucher les ombres ou cramer les blancs. La dynamique et la sensibilité ISO sont liées à la taille des photosites qui composent le capteur (ce sont ces éléments qui transforment la lumière en courant électrique). Sur un petit capteur, les photosites sont plus petits (logique) que sur les grands, et ils captent donc moins de lumière. Le signal électrique qu’ils fournissent doit par conséquent être amplifié. C’est cette amplification qui est à l’origine du bruit numérique (ces petits points colorés qui gâchent la photo) et de la perte de détails que vous pouvez voir sur vos images lorsque vous la regardez en grande taille. Un grand capteur sera donc plus performant sur des zones contrastées (entre ombres et plein lumière) ou en faible lumière (comme la nuit).

  • Plus le capteur est grand, plus il peut contenir de photosites et donc de pixels. Un moyen format peut ainsi avoir de 16 à 100 Mégapixels, alors qu'un plein format ne dépasse pas les 50 Mégapixels (à ce jour). Notez qu'on peut trouver des capteurs 4/3, APS-C, plein format et moyen format avec le même nombre de pixels. Ce qui veut dire qu'ils ont le même nombre de photosites mais que sur les grands capteurs (plein et moyen formats), les photosites sont beaucoup plus grands et offriront donc une plus petite profondeur de champ, un meilleur flou, une meilleure dynamique...A résolution égale, un grand capteur offre donc de bien meilleures performances qu'un petit. Rien ne sert de comparer le nombre de pixels au final...

Mais

  • plus le capteur est grand, moins on zoome loin. Pour faire des photos animalières, mieux vaut un capteur APS-C, plus petit qu'un plein format, car il permettra de zoomer plus loin. Cet effet de zoom s'explique par la zone d'image du capteur. Sur un APS-C, tel que ci-dessous, on voit que la zone est plus petite. Restituée sur une même taille d'écran, on "zoome".


    Avec un capteur APS-C, et avec la même longueur de focale optique, on obtient donc une image agrandie. On introduit donc un coefficient de conversion focale entre un capteur plein format et les autres capteurs. Ainsi, un capteur APS-C de chez Nikon aura un coefficient de 1,5. Un objectif de 50 mm sera donc équivalent à un objectif de 75 mm quand il sera couplé à ce capteur.

  • plus le capteur est grand, plus il est cher. Pour baisser les prix et rendre les APN abordables, les fabricants ont donc simplement réduit la taille des capteurs.

  • plus le capteur est grand, plus les optiques sont grosses et pesantes. Pour voyager, mieux vaut un petit format qu'un grand...

 

Le tableau ci-dessous liste les principales tailles de capteurs, leur dimension, et leur coefficient de conversion focale.

 

Taille du capteur
appellation
Dimensions (en mm) Superficie
mm2
Rapport d'image Coefficient de conversion focale
hauteur largeur diagonale
1/3″ 3,6 4,8 6 17,3 4/3 (1,33) 7,2
1/2,5″ 4,29 5,76 7,2 24,7 1,34 6
1/2,3’’ 4,5 6,2 7,7 27,9 1,38 5,6
1/1,7’’ 5,7 7,6 9,5 43,3 4/3 (1,33) 4,6
2/3’’ 6,6 8,8 11 58,1 4/3 (1,33) 3,9
1’’ 8,8 13,2 15,9 116,2 3/2 (1,5) 2,7
Micro 4/3 13 17,3 21,6 224,9 4/3 (1,33) 2
1,5’’ 14 18,7 23,4 261,8 1,34 1,9
APS-C 1,6x (canon) 14,9 22,3 26,8 332,3 3/2 (1,5) 1,6
APS-C 1,5x (nikon) 15,7 23,7 28,4 372,1 3/2 (1,5) 1,5
APS-H 18,6 27,9 33,5 518,9 3/2 (1,5) 1,3
Plein format
(Full Frame)
24 36 43,3 864 3/2 (1,5) 1
Moyen
format
33 44 55 1452 4/3 (1,33) 0,8
40,4 53,7 67,2 2169,5 4/3 (1,33) 0,6

 

Les tableaux de chiffres n'étant pas très parlant, voici une image qui permet de mieux comprendre le rapport de taille entre capteurs. En trait bleu, l'étalon plein format de 24 x 36 mm, en noir, à l'extérieur ou à l'intérieur du cadre bleu, le format comparé. Vous pouvez constater que les capteurs 1/2,5" et 1/1,8" couramment utilisés dans les smartphones sont ridiculement petits par rapport au plein format.

 

 

Le tableau ci-après vous donne justement dans quel type d'appareil on trouve généralement ces capteurs. Avec quelques exemples qui vous permettront de savoir quel taille de capteur vous avez.

 

Taille du capteur
appellation
Utilisation générale Exemples
1/3″ APN compacts d’entrée de gamme, smartphones haut de gamme Nikon COOLPIX S33
Smartphones iPhone 6 et 7
1/2,5″ Smartphones Huawei P9, Honor 8, Samsung Galaxy S7, LG G5 (1/2,6″)
1/2,3’’ Appareils photo compacts et bridges grand public, smartphones haut de gamme Compact Canon Ixus 175, 285 HS, Powershot SX420, SX540, SX620
Nikon Coolpix A10, A100, A300, A900, B500, B700
Compact Olympus Tough TG-4, Sony DSC-HX90
Bridge Panasonic FZ200, FZ300 / Compact Panasonic Lumix FZ72, TZ40, TZ57, TZ60, TZ61, TZ70, TZ71, TZ80, TZ81, TZ7 (1/2,33″)
Bridge Sony Cyber-Shot DSC-H400, HX400, Compact Sony Cyber-Shot HX60, HX90, WX220, WX350
Smartphone HTC 10, Google Pixel
1/1,7’’ APN compacts experts de taille réduite Compact Canon PowerShot S120, N100, Nikon Coolpix P340, Panasonic LF1, Pentax MX-1
2/3’’ Fujifilm X30, Fujifilm XQ2
1’’ Appareils photo compacts, bridges experts et hybrides Compacts Canon G3X G5X, G7X I et II, G9X
Hybride Nikon 1 J5
Compact Panasonic TZ100, TZ101, LX15/ Bridge Panasonic Lumix FZ1000, FZ2000 /
Compacts Sony RX100 (toute la série) / Bridge Sony RX10 (toute la série)
Micro 4/3 Appareils photo hybrides micro 4/3, compact experts Hybride Olympus OM-D E-M10 II, E-M5 II, E-M1 E-M1 II, Olympus Pen F, E-PL7
Hybride Panasonic Lumix G6, G7, G70, G80, GM5, GX8, GX80, GH4, GF7 / Compact expert Panasonic Lumix LX100
1,5’’ Compacts experts Compact expert Canon PowerShot G1 X, G1 X Mark II
APS-C 1,6x APN hybrides et reflex Canon Reflex Canon EOS 7D, 7D Mark II, 60D, 70D, 80D, 100D, 650D, 700D, 750D, 760D, 1100D, 1200D, 1300D… / Hybride Canon EOS M, M3, M5
APS-C 1,5x Autres hybrides et reflex, compacts experts Leica T, Ricoh GR II
Reflex Nikon D300S, D3200, D3300, D3400, D5200, D5300, D5500, D7000, D7100, D7200, D500
Pentax K-S2, K-50, K-70, K-3 II
Fujifilm X-E2s, XT-1, XT-2, XT-10, X-Pro2
Hybride Sony Alpha 5000, 6000 / Hybride Fuji X-A3, Compact X70, X100T / Sony Alpha 58, 68, 77, 77 II, 6300
Sigma dp (dp0, 1, 2 et 3), sd1, sd quattro
APS-H Format actuellement délaissé Reflex Canon EOS 1D Mark IV
Plein format
(Full Frame)
Reflex, hybrides et certains compacts Canon 6D, 5D (toute la série), 5Ds, 1DX, 1DX Mark II
Leica SL, Q
Nikon D3, D4, D5, D600, D610, D700, D750, Df, D800, D810
Pentax K-1
Sony Alpha 7, 7R, 7S, 7 II, 7R II, 7S II, 99, 99 II, compact Sony RX1R II
Moyen
format
Appareils photo moyen format Fujifilm GFX (32,9 x 43,8mm), Hasselblad H5D-50c, H6D-50c, X1D-50c (32,9 x 43,8mm), Leica S type 007 (30×45 mm)
Pentax 645Z, PhaseOne IQ3 50MP, IQ1 50MP
Hasselblad H6D-100c (40 x 53,4mm)
PhaseOne IQ3 100MP, IQ3 80MP, IQ1 100MP, IQ1 80MP, IQ2 60MP Acromatic

 

 

Les capteurs plein format ont été réservés un temps aux réflex professionnels mais on trouve désormais des capteurs plein format dans chaque catégorie d'appareils grand public, réflex et hybride. On ne peut donc départager ces deux catégories sur ce critère, mais gardez à l'esprit les avantages de chacun, cela vous permettra d'orienter vos choix vers les plus grands capteurs qui restent quand même bien meilleurs que les petits.

 

 

Le viseur, optique ou numérique

 

Comme je vous l'ai dit, la visée réflex n'est plus vraiment un critère de choix. Mais je vous explique quand même rapidement pourquoi elle le fût et pourquoi elle n'est plus aussi déterminante.

 

 

Avec une visée optique, la lumière passe dans l'objectif, se réfléchit dans le miroir, rebondit dans le penta-prisme avant de ressortir dans le viseur. Elle ne sera traitée par le capteur que lors du déclenchement, après que le miroir s'est relevé. Et on pourra visualiser la photo à l'écran. Avec une visée électronique, la lumière passe dans l'objectif, est interceptée par le capteur qui la transmet au processeur pour traitement et affichage sur l'écran ou dans le viseur électronique. C'est simple. Il suffit d'appuyer pour que le capteur mémorise l'image. Examinons les principaux avantages et inconvénients de ces 2 technologies.

 

Avantages du viseur optique

  • Il est très réactif : en fait, il n’y a pas de délai à l’affichage (car pas de traitement) comme avec certains viseurs électroniques et pas de fluctuation de l’image non plus. C'est notamment important si vous aimez faire des photos de sport ou d'actions.

  • Avec un viseur optique vous voyez la scène comme au travers d’une vitre, en 3D, et non comme sur un écran de télévision, en 2D.

  • On peut visualiser la scène sans avoir besoin d'allumer l'appareil, ce qui permet d'avoir des batteries qui tiennent beaucoup plus longtemps que pour les hybrides (plusieurs jours versus plusieurs heures).

Inconvénients du viseur optique

  • Ce que vous voyez dans le viseur n’est pas nécessairement ce que vous aurez sur la photo. Si vous disposez d’un viseur couvrant 100% de la scène photographiée, alors ce que vous voyez est bien identique à ce que vous aurez sur la photo. Si le viseur a une couverture inférieure (par exemple 90% à 98%) comme c'est le cas de la plupart des viseurs optiques, alors ce que vous voyez est une zone plus réduite que ce que vous aurez sur la photo.

  • Par ailleurs on ne voit pas la photo telle qu'elle sera mais telle qu'elle serait avec le diaphragme ouvert au maximum (sauf si vous avez un bouton pour tester la profondeur de champ et que vous pensez à vous en servir)

  • Le contrôle de l'exposition est difficile car on ne peut afficher l'histogramme en surimpression comme sur un écran électronique (voir ci-après). 

  • Le viseur optique est quasi inutilisable pour la vidéo :  lorsque l’on enregistre, le miroir reste ouvert tout le temps. Il faut alors viser à l’aide de l’écran LCD, ce qui n’est pas toujours l’idéal, surtout en plein soleil

 

Avantages du viseur électronique

  • Le viseur électronique est moins complexe que le viseur optique et offre donc des gains de place et de poids évidents (pas de miroir réfléchissant qui bascule ni de penta-prisme).

  • Avec un viseur électronique, l’image affichée correspond exactement au résultat que vous obtiendrez lorsque vous déclencherez. Le viseur couvre en effet 100% de la scène photographiée et le processeur a déjà traité l'image. Si vous avez décidé de faire une photo en noir et blanc, l'image s'affichera à l'écran en noir et blanc. Avant même que vous n'ayez déclenché. Cela permet notamment de juger directement des contrastes. De même, si vous corrigez l'exposition ou la balance des blancs manuellement, l'image affichée reflètera la correction.

  • Vous pouvez visualiser tous les réglages appliqués à la prise de vue en cours, en surimpression sur l'écran ou dans le viseur (mise au point, balance des blancs, exposition, cadrage, histogramme, etc.). Et, cerise sur la gâteau, il est possible de changer rapidement un paramètre, sans quitter l'oeil du viseur, contrairement à un viseur optique L'un des points les plus discriminants est l'histogramme, car aucun viseur optique ne saura l'afficher. L'histogramme vous permet de contrôler finement la bonne exposition de votre photo. Un histogramme ressemble à çà :


    L’axe des abscisses (horizontal) représente la répartition des tons, allant du noir à gauche jusqu’au blanc tout à droite.
    L'axe des ordonnées (vertical) représente la quantité de pixels pour chaque ton. Autrement dit, plus un ton possède une valeur importante, plus il est présent sur la photo.
    L’histogramme d’une photo correctement exposée doit former une courbe gaussienne, des tons noirs aux tons blancs. Si la courbe est collée à gauche, c'est qu'elle est probablement sous-exposée (trop de pixels dans le noir) et si elle est collée à droite, elle est probablement surexposée (trop de pixel blancs). A moins que ce ne soit évidemment un effet voulu et recherché. De la même façon, si la courbe plafonne vers le haut, cela signifie que vous avez perdu des informations, car il manque des pixels pour représenter vos tonalités. D'une manière générale, la courbe doit tenir dans le cadre sans le toucher, à droite comme à gauche comme en haut.

  • Il existe bien d'autres fonctions très sympathiques d'enrichissement de l'image dans le viseur : le viseur électronique permet d’effectuer une mise au point très précise grâce à la fonction "focus peaking" qui surligne les zones nettes de l’image ainsi que la possibilité de définir la zone d'auto-focus via l'écran tactile.

  • Le viseur numérique reste utilisable pour la vidéo : le viseur électronique (s'il y en a un, en plus de l'écran) affiche la scène même lorsque le capteur enregistre. Il est ainsi possible de filmer en cadrant à l’aide du viseur. Et l'écran est généralement pivotant, ce qui peut vous aider à cadrer.

 

Inconvénients du viseur électronique

  • La visée électronique est souvent moins réactive que la visée optique. L’écran a toujours un léger temps de retard par rapport au viseur optique, la mise au point est plus lente, vous avez donc un risque plus grand de rater vos photos. Surtout s'il s'agit de photos de sport ou d'actions, où la vitesse compte. Mais ce manque de fluidité a tendance à devenir imperceptible dans les viseurs haut de gamme.

  • Comme il faut afficher l'image sur l'écran, l’appareil doit obligatoirement être allumé pour que la visée fonctionne. Et un écran, cela consomme de la batterie. L’autonomie d’un appareil photo avec viseur électronique ne dépasse donc que rarement les 280 à 400 images (contre 1 200 pour un réflex). Il vaut mieux acheter une seconde batterie, voire ne 3ème pour être sûr de ne jamais tomber en panne sèche. Conservez-en 2 sur vous, la troisième se rechargeant...

 

Comme on vient de le voir, le viseur numérique est bourré d'avantages. Son seul inconvénient majeur étant le manque de réactivité qui peut éventuellement le disqualifier pour la photographie sportive. Rien ne vaut dans ce cas un bon viseur optique. Ce dernier est encore l'apanage des réflex, même si certains hybrides haut de gamme commencent à s'aventurer dans ce domaine. Si la visée optique reste un facteur important pour vous, il faut alors choisir un réflex plutôt qu'un hybride. Sinon vous avez encore le droit d'hésiter.

 

 

Le nombre de pixels

 

La densité minimum des points imprimés pour obtenir une très bonne image vue de près est de 300 dpi (dots per inch, c'est-à-dire « points par pouce ») en admettant qu'un point imprimé est égal à un pixel. Voici ce que cela donne approximativement pour quelques formats classiques :

  • 10x15 cm = 2,10 millions de pixels (la taille de papier photo standard);

  • 13x18 cm = 3,264 millions pixels ;

  • 18x24 cm = 6 millions de pixels ;

  • 20x30 cm = 9,5 millions de pixels (la taille d'une feuille A4)

 

Il est donc évident que le nombre de pixels des capteurs modernes (16, 24, 42 mégapixels...) excède très largement les besoins réels de la majorité des utilisateurs et du grand public. Mais le nombre de pixels fait vendre, car on a l'impression que plus on en a, mieux c'est. Alors qu'il vaut mieux dépenser son argent dans un grand capteur que dans un tas de pixels jamais exploité.

 

 

Les optiques

 

Les reflex existant depuis plusieurs décennies, ils bénéficient donc d'un parc optique particulièrement pléthorique. Focales fixes ou zooms, téléobjectifs ou grand-angle voire fisheye, optiques macro, stabilisées, à grande ouverture... on peut se perdre dans les catalogues des objectifs pour réflex. Alors que ceux destinés aux hybrides ne demandent qu'à s'étoffer. Ils se développent néanmoins rapidement ; En vous concentrant sur l'essentiel, vous trouverez forcement objectif à votre hybride.

 

A noter que Panasonic, un des leaders de l'hybride, bénéficie de la conception des objectifs Leica, dont la qualité n'est plus à démontrer.

 

 

 

Le traitement de l'image

 

Les appareils hybrides disposent tous d'un processeur qui interprète et affine les données d’images avec des algorithmes complexes qui contrôlent les zones texturées, le traitement des bords et la reproduction tonale...bref, qui vous corrige l'image avant même que vous n'y pensiez.

 

 Chaque constructeur y va d'ailleurs de son innovation pour tenter de se démarquer sur un marché encore très concurrentiel. Citons par exemple :

  • Olympus, qui propose sur sa série OMD, une fonction live composite. Cette fonction permet de superposer les unes sur les autres les différentes prises de vue. Là où il fallait un logiciel de traitement d'images puissant, votre hybride suffit désormais.

  • Olympus propose, comme la plupart de ses concurrents, une stabilisation mécanique de ses optiques sur 5 axes. Mais il peut aussi ajouter à cette stabilisation un traitement logiciel.

  • Panasonic propose quant à lui un mode photo 4K en rafale. On ne parle pas ici de vidéo 4K : l'appareil prend une série de photos qui composent une courte vidéo 4K, dont on peut extraire une image, celle que l’on préfère. C’est assez pratique pour les sujets en mouvement...

  • Dans la même série, Panasonic propose également des fonctions de “Timelapse” et “hyperlapse”. L'appareil crée des séquence prises sur la durée qui donnent un effet de vidéo accélérée. Pas besoin de post-traitement, le processeur se charge de créer l’animation en fin de séquence, dans un format en 4K Ultra HD.

  • Fujifilm propose quant à lui de reproduire les effets de ses films agentiques dans des préréglages, un peu à la mode des filtres d'Instagram. On n'est pas loin de l'app !

 

Ces fonctions, vous aurez du mal à les trouver dans un appareil photo réflex grand public. Même si avec le logiciel Magic Lantern, la communauté OpenSource fait des miracles sur les réflex Canon. Comme quoi il s'agit bien d'un problème de logiciel et non de matériel. Et ce virage logiciel, imposés par les smartphones et les hybrides, il semblerait que les grands constructeurs de réflex l'aient raté.

 

En conclusion

Un appareil photo hybride comparé à un réflex met aujourd'hui la référence KO. L'hybride propose les mêmes avantages qu'un réflex  : un grand capteur plein format ou APS-C, une grande gamme d'optiques qui s'enrichit tous les mois, un viseur électronique qui offre beaucoup d'avantages sur le viseur optique, même s'il pêche encore par son manque de réactivité, et surtout de nombreuses fonctions de traitement de l'image. Enfin, les prises vidéos, HD ou 4K, sont bien plus pratiques avec un hybrides qu'un réflex.

 

L'hybride combine tout cela avec un encombrement et un poids réduits. Autant dire que ce n'est que du bonheur. Ses seuls défauts restent le manque d'autonomie, lié à l'usage systématique de l'écran comme viseur optique, et à l'absence - mais pour combien de temps - d'un vrai viseur optique, pour les amateurs de photos sportives et autres photographes de mode (mais on ne parle pas là de grand public).

 

S'il faut choisir aujourd'hui, et à moins que la réactivité d'un viseur optique ne vous soit indispensable, il faut donc retenir l'appareil photo hybride. Les leaders du marché sont Panasonic (avec son excellente gamme Lumix), Olympus (avec sa non moins excellente gamme OM-D) et Fujifilm (avec sa toute aussi bonne gamme X-T). Il ne vous reste plus qu'à choisir parmi ces 3 (ou d'autres, à vous de les proposer) l'appareil du moment qui vous conviendra le mieux.

 



21/05/2018
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