La boîte à idées - Le blog de Jean Chambard

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Purifier l'air de sa maison

 

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la qualité de l'air intérieur n'est pas vraiment meilleure que celle de l'air extérieur. Un problème d'autant plus important pour la santé que nous avons pour habitude de passer quelque 80 % de notre temps enfermés à l'intérieur d'un bâtiment, quel qu'il soit (bureau, maison, école ou université, lieux publics, cinéma, théâtre, etc.) ou d'un véhicule. Or l'air que nous respirons peut parfois s'avérer être cinq à dix fois plus pollué à l’intérieur qu’à l’extérieur (source étude de L’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur - OQAI).

 

La faute à quelques polluants spécifiques qui émanent des matériaux qui sont employés pour la construction, la décoration ou l'ameublement de nos maisons. Également responsables, certaines de nos activités comme le tabagisme, le bricolage, le ménage ou la cuisine...

 

Voici donc comment identifier les sources de pollution (et éviter par nos comportements d'aggraver la situation), les polluants majeurs et comment purifier votre air intérieur.

 

1 - Les sources de pollution intérieure

On peut distinguer six grandes sources de pollution de nos intérieurs (source ADEME - se référer au dessin ci-dessous). On ne s'en doute pas mais notre environnements est bourré de polluants :

  • Les équipements (ameublement, foyers de chaleur, stockage des déchets, VMC/climatisation mal entretenues, appareils électroménagers produisant de l'humidité…).

  • Les activités humaines (bricolage, décoration, ménage, soins, tabagisme, cuisson…).

  • L'occupation des locaux (animaux, plantes…).

  • Les sols (émanation naturelle des sols et sous-sols).

  • Les matériaux de construction et de décoration (colle, vernis peinture, isolants, revêtements…).

  • L'air extérieur (pollution locale, pesticides, pollens, poussières…).

Les polluants générés par ces sources se classent eux-mêmes en plusieurs catégories :

 

1. Les produits chimiques

 

Nos maisons sont hélas truffées de produits chimiques. Ce sont essentiellement :

  • Les Composés Organiques Volatils (COV ou VOC en anglais - on parle aussi de Total Volatil Organic Components TVOC par extension), tels que le formaldéhyde, les hydrocarbures (benzène, toluène, xylène styrène, octane, trichloréthylène) ou les solvants organiques (ethers de glycol), sont diffusés par les peintures et leurs solvants, les parfums d'intérieur et les sprays assainissants (qui ne le sont donc pas vraiment) ou les feutres. Certains sont cancérigènes. Ce sont ces derniers, avec les COSV ci-dessous qui sont les principaux pollueurs de nos intérieurs.

  • Les composés organiques semi-volatils (COSV), comme les phtalates et les bisphénols, se retrouvent dans les biocides (fongicide, herbicide, pesticide, etc.) ou les revêtements des sols et des murs.

 

2. Les gaz issus de la combustion

 

La combustion des gaz naturel, pétrole, fioul, bois, charbon, bougies et autres combustibles génère essentiellement du dioxyde de carbone (CO2) et de la vapeur d'eau, mais aussi des gaz et des particules fines comme :

  • Le monoxyde de carbone (CO) se dégage des appareils de production de chauffage ou d'eau chaude, défectueux ou peu performants. Il est aussi produit par la fumée de cigarette. Ce gaz incolore et inodore est mortel à forte concentration.

  • Les oxydes d’azote - NOx, (monoxyde d’azote, dioxyde d’azote, oxyde nitreux, etc.) générés par l’azote amené par l’air ;

  • Les oxydes soufrés (dioxyde et trioxyde de soufre) liés aux traces de soufre présentes dans le combustible ;

  • Les hydrocarbures aromatiques monocycliques (benzène, toluène, xylènes) ou polycycliques.

 

NB : La fumée de tabac issue de la combustion de la cigarette renferme plus de quatre mille composés en phase gazeuse et particulaire, dont une quarantaine sont reconnues comme cancérigènes ou toxiques dont le CO, COV, HCHO, NO2. Bref, que du plaisir.

 

3. L'ozone et le radon

 

La pollution à l'ozone, tout le monde en a entendu parler. Les pics d'ozone sont souvent observés en été et à l'extérieur. Il est issu de la réaction chimique entre les rayons du soleil et les oxydes d'azote (NOx) émis par les voitures. Mais il peut s'en trouver à l'intérieur de les maisons mas aérées. L'ozone est produit par :

  • Des ionisateurs et purificateurs d'air utilisant un champ électrique (voir les purificateurs d'air ci-après) ;

  • Des photocopieurs et imprimantes laser ;

  • Des lampes UV.

  • Et des générateurs d'ozone (oui cela existe) destinés à détruire les odeurs.

 

Un taux important d'ozone provoque une irritation des muqueuses nasales et digestives, ainsi qu’une hyper-réactivité bronchique. Une atteinte rénale à type de néphrite est possible. A des concentrations de 4 à 10 ppm, l’intoxication provoque des œdèmes pulmonaires aigus. Le décès survient au bout de quelques minutes pour des concentrations de 50 ppm.

 

A noter aussi qu'on peut trouver dans certaines régions un gaz radioactif, le radon, issu de la pierre granitique ou des volcans (ou des mines d'uranium mais qui sont assez rares). On le retrouve donc principalement en Bretagne, dans le Massif central, les Vosges et la Corse.

 

 

4. Les toxines et allergènes

 

  • Les moisissures émettent des spores qu’on inhale en respirant. Ces dernières peuvent être allergisantes, parfois même toxiques (on parle de mycotoxine) ou être à l'origine d'infections.

  • Les plantes d'intérieur émettent des pollens qui sont aussi des allergènes.  Allergènes aussi générés par les insectes (comme les blattes), les acariens ou les animaux domestiques (les poils de chiens et de chats sont particulièrement allergisants).

  • L'humidité, si elle n'est pas un polluant, favorise le développement des acariens et des moisissures, par exemple, mais aussi les dégagements de COV par dégradation des colles utilisés dans les meubles. Les appareils électroménagers (machine à sécher, réfrigérateurs, cuisinières) sont également des sources importantes d'humidité - en sus des points d'eau comme les toilettes et les douches.

 

3 - Les particules fines et les fibres

 

Les particules fines et les fibres composent ce qu'on appelle communément la poussière. En suspension dans l'air, elles peuvent être inhalées par les habitants de la maison.

 

Les matières particulières (PM) comme disent les anglais, qu'on appelle particules fines et dont le diamètre est inférieure à 10 μm (ce sont celles qui ne sont pas interceptées par nos filtres nasaux car trop petites) sont désignées par les codes (PM10, PM2,5). Les particules ultrafines ou nanoparticules ont le code (PM0,1). Les particules très fines (PM1.0) et en dessous peuvent passer dans le sang en sus de venir infester nos poumons.

 

Les particules fines ont pour source le tabagisme, la cuisson des aliments ou le chauffage (notamment au pétrole et au bois), les activités de ménage et de bricolage, mais aussi les matériaux ou la pollution extérieure (particules fines issues de la circulation automobile, pollens des plantes et fleurs, spores, etc.).

 

Les fibres sont issues des tapis et moquettes, des laines minérales (laines de verre, de roche et de laitier) qui sont utilisées pour l’isolation thermique, l’isolation acoustique et la protection incendie des bâtiments. Elles sont irritantes pour la peau, les yeux et les voies respiratoires supérieures.

 

Maintenant que vous voilà incollables sur les sources des polluants et leurs nature, passons maintenant à la manière de lutter contre la pollution intérieure.

 

2 - Quatre manières de purifier l'air de sa maison

 

2.0 - Mesurer la qualité de l'air

 

Avant de traiter son air, il est souvent utile de mesurer la qualité de ce dernier. Inutile en effet de vouloir lutter contre les particules si ces dernières sont en quantité infime. Il existe sur le marché un certain nombre d'instruments et depuis peu des objets connectés plus pratiques et plus amusants. On peut notamment citer :

 


Dans la catégorie instrument grand public, et cela ressemble plus à un voltmètre qu'à un google home, nous pouvons citer un équipement de qualité - même si de fabrication chinoise (mais qu'est-ce qui ne l'est pas de nos jours) :

  • Ingeress WP6930S. Ce fabriquant dispose de plusieurs modèles mais le WP6930S est celui qui détecte aussi les particules très fines (PM1.0) grâce à un capteur laser. En sus de la température, du taux d'humidité, des COV et des autres particules (PM10 et PM2.5) bine sûr.

    Comme tout bon appareil de mesure, il doit se calibrer d'abord. Ce qui n'est pas sans contrainte : il faut en effet passer 10 bonnes minutes en atmosphère pure (hors COV), de préférence en forêt donc, pour démarrer l'appareil.

    Il est accessible pour un prix raisonnable (les prix des objets connectés cités ci-après sont plus élevés) de 125 € chez Amazon à l'heure où j'écris ces lignes. Vous pourrez également trouver un bon test (un peu technique) sur techvorace.

  • Elitech technology Temtop LKC-1000S+ : cet appareil mesure la température et le taux d'humidité, le taux de CO2, les COV (et plus spécifiquement le Formaldéhyde H-CHO) et les particules fines (PM10 et 2.5). Il est au prix de 176 € chez Amazon (et est toujours fabriqué en Chine).

    Attention, il existe plusieurs déclinaisons du LKC-1000 : E, S et S+. Seul ce dernier détecte les COV (VTOC).

 

Dans la catégorie objets connectés, dont la qualité design est inversement proportionnel à la précision de la mesure (attendez vous à des écarts supérieurs à 20%), les appareils sont légions. Voici une liste non exhaustive, mais qui ont tous un petit quelque chose qui plait :Foobot qualité de l'air

 

  • AirThings Wave : Le seul appareil à mesurer le radon (en sus la température et de l'humidité). Il faut aller chercher le Wave plus, pour avoir en sus de ces 3 capteurs, les mesures de la pression atmosphérique, d’émissions de COV et de CO2. Mais il ne fait pas les particules fines malheureusement. Il se présente comme un détecteur à fumée (en plus joli) et fonctionne avec 2 piles AA. On le trouve à 318 € chez Amazon.

  • Atmotube plus (disponible en janvier 2019 : Comme Flow de Plume Labs, Atmotube 2 et sa version Plus, sont des petits objets portables destinés à vous suivre un peu partout. La version Plus mesure non seulement la température et l'humidité, les COV et le CO2 mais fait aussi baromètre et altimètre. Son autonomie est de 7 jours (contre 2 jours pour la version 2), ce qui n'est pas si mal pour un petit objet connecté portatif qui tient dans la main. 99 US$ sur le site web du fabricant.

  • IQAir AirVisual : Le seul appareil qui affiche la qualité de l'air intérieur et extérieur sur son grand écran : température, taux d'humidité, taux de CO2, prévisions météo et de pollution, taux de particules fines (PM2.5). L'intérêt de combiner qualité d'air intérieur et extérieur est qu"il vous conseille d'aérer ou de fermer les fenêtres en fonctions des données de pollution. Ne lui manque que les COV. Ce produit suisse est disponible sur Amazon Market à 264 € (ce n'est pas donné mais un grand écran, cela se paye) ou à 229 £ sur Amazon.co.uk (qui partage les mêmes comptes que la France).

  • Awair 2nd édition : L'appareil mesure la température et le taux d'humidité, mais aussi le taux de particules fines, les COV et le CO2. Avec son look un peu rétro et son corps en bois, il fait penser à une vieille radio, mais c'est en fait un appareil de haute technologie. On le trouve à 180 € chez Amazon.

  • Eve Room 2 : ce petit cube surveille la qualité de l’air (COV), la température (°C) et l’humidité. Il est compatible avec l'Apple HomeKit. Il ne fonctionne donc qu'avec des appareils Apple (iPhone ou iPad). Les possesseurs d'Android peuvent passer leur chemin. Son autonomie est de six semaines à partir d’une seule charge (via un port USB standard), ce qui est assez faible pour un truc qui est censé fonctionné en permanence.

  • Footbot : Il est pour l’instant l’un des rares produits à proposer l’ensemble des capteurs (Particules fines PM2.5, COV, température, humidité) sauf le bruit et le CO2. Il est compatible Jeedom, comme Netatmo, c'est un produit français. On le trouve à 193 € sur Amazon.

  • Koto-labs Koto air (ex CubeSensors) : Le petit cube originaire de Slovénie mesure la température, l'humidité, le taux de COV et de particules fines, la lumière et le bruit. C'est sans doute le plus complet. Sauf qu'il lui manque une réelle application. Il faut en effet synchroniser vos cubes via Koto Storm, un autre capteur de Koto, qui agit comme une station de base et synchronise les mesures à travers le WiFi via ZigBee. Un peu cher et pas très pratique au final de ne pas pouvoir tout consulter sur son smartphone. Dommage. Il n'était individuellement pas très cher mais on ne le trouve plus en France ni sur leur site web d'ailleurs. Mauvais signe.

  • Netatmo Weather Station ou Healthy Home Coach : Le petit français s'est fait racheter par Legrand (humour). Ces appareils mesurent le taux de CO2 de la pièce, le taux d'hygrométrie (l'humidité de la pièce), la température et le niveau de bruit ; ils sont aussi compatibles Jeedom, logiciel opensource pour gérer sa domotique sans stocker ses données dans un cloud externe ; Pour ce qui est de la qualité de l'air, il manque quand même la mesure des particules fines et des polluants chimiques (COV et COSV). Vous pouvez coupler le système avec un purifiicateur ou avec Netatmo Velux Active (pour ouvrir automatiquement vos Vélux), ou avec les thermostats connectés Netatmo et tout l'écosystème Legrand. Il y a de quoi faire.

  • Nokia (ex Withings) home : Une caméra de surveillance qui mesure aussi au passage la température, le taux d'humidité et de COV. Et qui peut jouer une berceuse sur commande. Pour ceux que cela intéresserait d'avoir ce genre d'équipement 2-en-1. Sachez néanmoins que la qualité de la caméra n'est pas terrible et que c'est sa fonction première (cf. le test du journal Les Numériques). 205 € sur Amazon.

  • Plume Lab’s Flow : Comme Wynd Plus (cf. ci-dessous), Flow est un petit objet portable, fait pour être accroché à votre sac à dos, à votre sacoche ou à la poignée de votre landeau et qui mesure la qualité de l'air. Flow mesure en temps réel les concentrations de NO2, COV et de particules fines (PM2.5 et PM10).  179 € sur le site du fabriquant.

  • Wynd Plus : Un appareil "portable" (il vous suit partout de pièce en pièce plutôt que de rester fixe) qui mesure la qualité de l'air et purifie à la fois. C'est un des rares de sa catégorie. Il combine le "tracker" standard proposé séparément par Wynd et le purificateur pour créer un produit 2-en-1. Pas mal quand on sait qu'on peut dépenser 200 € juste pour mesurer la qualité de l'air (mais sans rien y changer). Le système est basé sur un filtre censé capter les nanoparticules jusqu'à 0,3 μm. Il faut penser à changer le filtre régulièrement (nous y reviendrons). Le seul hic, c'est que c'est surtout un appareil individuel et que sa capacité de traitement de l'air est donc très limité. En vente directement sur le site du fabriquant pour 200 US$.

 

 

Tous ces capteurs permettent de mesurer le taux d'hygrométrie (l'humidité de la pièce), la température, le niveau de bruit et la qualité de l'air (selon les capteurs et les fabricants : présence ou non de particules, de CO2, de particules fines, de COV) et les applications qui vont avec vous communiquent les bonnes actions à prendre. Nous voici donc dans le vif du sujet de cet article : comment améliorer la qualité de son air intérieur.

 

2.1 - Aérer
    

Cela parait idiot à dire, mais la méthode la plus simple, la plus efficace et la moins coûteuse reste encore d'aérer votre maison, l'air extérieur étant en général moins pollué que l'air intérieur. Certains détecteurs pourront d'ailleurs déclencher automatiquement l'ouverture de vos fenêtres, comme Netatmo Velux Active par exemple.

 

Mais encore faut-il pouvoir aérer : en été c'est plus facile qu'en hiver quand il fait très froid et il faut être un minimum chez soi pour ouvrir les fenêtres en toute sécurité. Il faut par ailleurs être sûr que l'on n'est pas dans un pic de pollution. Vous pouvez pour cela vous baser sur des sites comme celui de Plume Lab's, qui communique un indice de qualité de l'air partout dans le monde (et toutes les grandes agglomérations françaises) ou sur des sites spécialisés comme celui de AirParif, ou d'Atmo-France, ou encore plus complet celui de l'association AQICN (Air Quality Information China) qui donne des indices y compris dans les régions rurales, de tous les pays, dont la France évidemment. Pour le fun, vous pouvez aussi regarder leur site WAQI (Worldwide AQI), reproduit ci-dessous. Il sffit de déplacer sa souris pour afficher les données temps réel communiquées par les différents pays.

 




2.2  - Purifier l'air grâce à des plantes d'intérieur

 

Fleur de luneTout le monde le sait, l'air est meilleur en forêt. Mais il est difficile de transformer sa maison en jardin botanique. Toutefois, il est possible de mettre çà et là (mais jamais dans les chambres car la nuit, les plantes rejettent du CO2) quelques plantes, particulièrement efficaces contre la pollution. La NASA a conduit une étude sur les plantes de bureau américaines les plus dépolluantes (l'atmosphère confinée des stations et cabines spatiales est toujours un problème) et ses résultats sont intéressants. Car ils confirment que les plantes ont effectivement des propriétés dépolluantes, même si elles sont aussi source de moisissures, de pollens et de bactéries, ou d'accidents domestiques quand la plante est toxique.

 

L'étude est consultable dans les archives de la NASA (elle date des années 80) et un résumé est disponible sur Wikipédia. On y voit que toutes les plantes étudiées ne se valent pas. Les championnes toute catégorie sont les Chrysanthèmes et les Fleurs de lune (Spathiphyllum). Elles savent recycler tous les polluants étudiées (benzène, formaldéhyde, trichloréthylène, xylène, toluène et ammoniaque, et ceux dans de grandes quantités (calmons nous, on parle de μg par heure). Attention, elles sont malheureusement toxiques pour les chiens et les chats. Je trouve pour ma part que le Spathiphyllum, et sa cousine rouge l'Anthurium (appelée Langue de feu ou Flamand rose) sont aussi de très belles plantes et que cela ne gâche rien d'en avoir chez soi. Quant aux chrysanthèmes, je vous laisse décider mais moi je ne les vois qu'au cimetière.

Autre plante très efficace, le Gerbéra (Gerbera jamesonii) qui traite benzène, formaldéhyde, trichloréthylène à la pelle. Enfin citons une plante très commune dans nos intérieurs, le Ficus, qui est quant à lui très efficace contre les formaldéhyde, xylène et toluène. Enfin, sachez que toutes les plates d'intérieur ont plus ou moins un effet sur les polluants cités, alors choisissez en fonction de vos goûts et de vos possibilités et n'hésitez plus à allier esthétisme et utilité.

2.3 - Filtrer l'air


A part aérer, la seule méthode vraiment efficace, mais qui coûte aussi diablement cher, c'est de filtrer l'air. Grâce à des purificateurs d'air. Et on ne peut pas dire que ces appareils aient fait des progrès en matière de design. Ils ressemblent généralement, à l'exception les Dyson, à de gros climatiseurs portatifs.

 

Je ne mets pas dans la catégories des purificateurs les appareils ioniseurs. Ces appareils ne purifient par l'air (en cela qu'il ne font pas baisser les taux de CO2, de COV ou de particules) mais génèrent simplement des ions négatifs, grâce à l'application d'une forte charge électrique sur de petites pointes. Malheureusement, cette décharge électrique qui a lieu dans l'air produit aussi de l'ozone, gaz toxique comme vous le savez si vous avez lu la première parte de mon article. La plupart des ioniseurs modernes ont néanmoins résolu ce problème en minimisant la production d'ozone mais c'est un point crucial à contrôler si vous envisagez d'acquérir ce genre d'appareil. Mais surtout il semble que les effets bénéfiques des ions négatifs sur les personnes normales soient peu importants voir inexistants.

 

J'élimine aussi de ma liste les humidificateurs. Ils peuvent certes améliorer la qualité de l'air (trop sec) mais ne réduisent pas la pollution. Sachez néanmoins qu'il existe des produis 2-en-1 qui humidifient et filtrent l'air.

 

Les meilleurs purificateur d'air que vous pouvez trouver sur le marché sont à ce jour :

  • Rowenta Intense Pur Air PU4020F0 ou le dernier né le PU4080F0 qui a l'avantage d'être connecté et de mesurer la qualité de l'air en sus de le filtrer, un peu comme le Wynd Plus.Le Rowenta dispose de 4 filtres successifs : le premier filtre capte la poussière et les poils, le filtre à charbon juste derrière capte les odeurs et les COV, puis le filtre à particules HEPA (Allergy+ dans les derniers modèles) intercepte entre 99,95% et 100% des particules fines (jusqu'à PM2.5) et enfin le filtre nanocaptur se charge de détruire le formaldéhyde. C'est terriblement efficace. Le seul hic, c'est qu'il faut régulièrement changer les filtres (entre 1 et 4 mois) ; à des dates différentes pour ne rien arranger. Et ces filtres sont diablement chers...On pourrait donc être tenté de ne pas les remplacer mais sachez que si vous ne le faites pas, l'efficacité de votre purificateur s'en ressentira très fortement. Pire, il deviendrait à terme source de pollution, en relâchant les particules emprisonnées dans ses filtres.
    Enfin, ne vous fiez pas à la photo : l'appareil est grand et fait plutôt moche dans votre salon, en sus d'être bruyant à haut régime.

  • Dyson Pure (Pure cool link version table ou tour et Pure hot+cool link) : ces purificateurs ont l'avantage d'être aussi des ventilateurs, et sont plutôt réussis au niveau design. Ils sont connectés et mesurent la qualité de l'air intérieur, même quand le purificateur n'est pas en mode auto, la température intérieure et le degré d'humidité. Si ces informations sont disponibles, l'application Dyson Link propose même la température et le niveau de pollution de l'air extérieur et d'humidité.
    Le filtre circulaire de Dyson combine filtre HEPA et charbon actif, mais on notera l'absence de pré-filtre qui aurait capté les poils et la poussière. Dyson conseille de changer ce filtre environ une fois par an, ce qui semble une fréquence sous-estimée mais votre Pure Link vous préviendra le moment venu. En l'état, c'est moins cher que de changer les 4 filtres du Rowenta.

  • Philipps AC3256/10 : Similaire au Rowenta dans son designet sa conception, le Philipps revendique aussi de belles performances : il filtre toutes les particules fines (PM2.5), les poils d’animaux, la poussière, des germes et bactéries divers, la moisissure, le pollen, les COV, le formaldéhyde et le benzène et certains virus. Philipps utilise 2 filtres, un à charbon actif et un filtre à particules HEPA (appelé NanoProtect) qui sont annoncés avec des durées de vie de 24 mois !

  •  Daikin purificateurs MCXX : Daikin est une marque réputée mas sincèrement, leur design date d'un autre age. Réservé pour les fans uniquement.

 

Tous ces équipements sont coûteux - entre 300 et 500 € - et nécessitent un changement régulier de filtres. Ce qu'oublient de faire la moitié des propriétaires de ces purificateurs. A tel point que certains comme le Philipps se désactivent pour éviter le pire. Alors réfléchissez bien avant d'acheter ce genre de produit.

 

2.4 - Purifier l'air

 

La filtration n'est pas la seule technique pour assainir l'air et le débarrasser de ses polluants. Il existe aussi deux autres méthodes, la photocatalyse et la thermodynamique. Ces 2 procédés ont l'avantage de travailler sans filtre. Rien à changer, c'est plus pratique.

 

Les purificateurs d'air par photocatalyse sont très utilisés dans le monde industriel ou chez les grossistes pour éliminer l'éthylène produit par les fruits et conserver ainsi leurs fruits et légumes. J'en ai parlé dans mon article sur la conservation des fruits.


Le plus souvent, les fabricants utilisent le dioxyde de titane (TiO2) comme catalyseur. Il est connu pour agir sur les COV, les gaz, les odeurs, les moisissures, les champignons et même les bactéries et les virus. Le dioxyde de titane, c’est aussi un agent classé par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) comme potentiellement cancérogène pour l’homme.(...) On ignore encore les éventuelles émissions de particules de TiO2 par les photocatalyseurs, mais dans le doute...

Il y avait encore il n'y a pas si longtemps 2 fabricants de produits grand public :

  • Aykow avec son purificateur Aube. La société située à Caen est en liquidation depuis fin 2018.

  • Alcion avec Photopure. Le produit ne se trouve plus à la vente.

 


Quant aux purificateurs thermodynamiques
, leur procédé consiste à éliminer les micro-organismes et les allergènes en les détruisant par la chaleur. Le procédé s'apparente à celui de la stérilisation de l'eau qui élimine les micro-organismes que contient l'eau en la faisant bouillir.

 

De la même façon, le purificateur thermodynamique aspire l'air ambiant en continu, le chauffe à plus de 200 ºC et le stérilise. L'air ainsi purifié est ensuite refroidi à l'intérieur de l'appareil avant d'être renvoyé dans la pièce. Le purificateur thermodynamique le plus connu du marché est celui d'Airfree.

  • Airfree P40 / 60 / 80, etc. Le numéro de la gamme indique la capacité de traitement du purificateur. Ces appareils proposent une solution intéressante, sans filtre ni ventilation (l'air chaud purifié monte) mais le débit d'air et donc la quantité d'air purifiée semble assez limité de ce fait. Il est aussi inefficace contre les COV.

  

3 - En résumé

Vous l'aurez compris, il n'existe sans doute pas de solution miracle. Le mieux reste sans doute de mesurer son air intérieur (via un des objets connectés dont je vous ai parlé) et d'aérer. Vous pouvez également rajouter quelques plantes d'intérieur (gare toutefois aux pollens et aux moisissures) pour traiter les COV.  Les purificateurs d'air par filtres ou par thermodynamiques sont encore trop coûteux et sont réservés à des cas extrêmes d'asthmes ou d'allergies sévères.

Allez, respirez un bon coup et pensez à aérer vos intérieurs.



01/01/2019
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