10 technologies pour le meilleur des mondes
Paris, le 25 août 2015
C'est un exercice qui vous est sans doute familier. Il n'est pas un grand cabinet de conseil (Gartner, Forrester, McKinsey, CSC, etc.) qui ne publie sa liste des tendances ou technologies qui vont révolutionner l'avenir. En anglais on appelle ça les technologies "disruptives", c'est à dire des technologies de rupture, qui ont ou vont probablement avoir de forts impacts économiques et sociétaux ; Autrement dit, des technologies qui touchent un grand nombre d'entre nous, changent nos manières de vivre ou de travailler, et qui potentiellement peuvent rapporter beaucoup d'argent à ceux qui investissent dessus (on dit pudiquement qu'elles créent de la richesse). C'est pour dire s'il est primordial de pouvoir les identifier et de s'y préparer.
Des technologies très futuristes encore en laboratoire et qui ne sortiront pas avant plusieurs années aux mouvements de fond, on trouve de tout dans ces listes ; tout dépend au final de la sensibilité de l'auteur (fibre écolo, en prise avec le quotidien, etc.). Alors je vous livre ma propre liste. Seuls critères d'adoption : que l'impact économique ou sociétal soit avéré et que la technologie soit déjà accessible au grand public ou mise en oeuvre en entreprise ou équivalent. Libre à vous de compléter ou d'amender cette liste.
Et n'oubliez pas que le meilleur moyen de prévoir le futur, c'est de le créer (Peter Drucker).
10 technologies pour un monde meilleur
Et les nominés sont...
- Les Objets Connectés ou The Internet Of Things (IoT)
- L'intelligence Artificielle et le Machine Learning (ML)
- Les robots (Bots)
- Les Drones
- Les imprimantes 3D ou le 3Dprinted
- Le Big Data
- Le Cloud Computing
- Les outils collaboratifs et les RSE
- Les Nanotechnologies
- L'énergie solaire
Il fallait se limiter à 10, pour faire un chiffre rond qui sonne mais aussi pour que cet article puisse se lire facilement. Mais cette liste n'est pas classée par ordre d'importance. N'y voyez donc aucune hiérarchie. Certaines technologies regroupent aussi des notions assez larges, comme les objets connectés qui pour moi englobent les voitures et les lunettes à réalité augmentée (vous voyez si c'est vaste).
1 - Les Objets Connectés
Pendant un certain temps, j'avoue avoir douté ; l'objet connecté tenait-il plus du phénomène de mode que de la tendance lourde ? A voir le flop des montres ou la percée des bracelets de santé, on pouvait se le demander. Mais quand j'ai testé l'application qui me permettait de compter mes pas, et que j'ai vu que cela modifiait mon propre comportement (à savoir la distance que je parcourais tous les jours à pied), j'ai compris. Les objets connectés, ça change la vie.
Je ne crois pas qu'il existe à ce jour de définition officielle de ce qu'est un objet connecté ou l'Internet des objets. Disons pour faire simple qu'un objet connecté désigne tout chose physique (un outil, une voiture, une lampe, un bijou) capable de communiquer par un système sans fil avec un autre objet ou avec une application et de remonter des données s'y rattachant.
Votre smartphone est donc à ce titre un objet connecté puisqu'il communique et collecte des informations diverses et variées comme votre position, vos habitudes de transport, vos nombres de pas, vos achats en lignes, etc. On trouve aussi bien sûr les voitures connectées, voire autonomes, les bracelets de bien-être comme Withings, ou encore les montres d'Apple (iWatch) et de Samsung (Gear) couplées avec votre smartphone préféré. En fait tout peut être désormais connectable (du simple petit objet comme votre brosse à dent pour contrôler vos habitudes en matière d'hygiène buccale à la ville intelligente dans sa globalité, en passant par votre maison).
Le pionnier en la matière est sans doute Rafi Haladjian, qui crée la lampe Wifi DAL en 2003, puis le célèbre lapin Nabaztag en 2005, avant de lancer 10 ans plus tard Mother à travers sa société Sense. Il a depuis été largement rattrapé, voire dépassé.
Connecter un objet, c'est avant tout pouvoir collecter des informations que l'on n'avait pas jusqu'à présent, et qu'on ne pouvait donc pas analyser. Sachant que selon le bon vieil adage, "on n'améliore que ce que l'on mesure", le fait de disposer de données jusque là inaccessibles ouvre la porte à une infinité d'applications pratiques. Les plus emblématiques sont bien sûr les villes dites intelligentes (le traitement des déchets, l'intégration des différents modes de transport et l’énergie sont les principaux enjeux), la domotique avec les "box" connectant les thermostats, les webcam, les alertes incendies et intrusion, les volets, etc.) les voitures autonomes, le bien-être (plus connu sous l'anglicisme 'quantified self', c'est à dire la mesure de soi) et la santé (la télémédecine), l'assurance (avec les offres pay how you drive) et la prévoyance (offres dépendance)...
J'en passe et probablement des meilleures. Ah oui, j'allais oublié les lunettes à réalité augmentée : les plus connues étant les Google Glass, Microsoft Hololens et Oculus VR. Les premières avaient l’avantage de ne pas obstruer la vue, tout en y ajoutant du contenu. Celui-ci ne ne se plaçait pas naturellement dans le champ de vision, ce qui explique sans doute son échec. Les dernières avaient l’avantage de donner une information dans la totalité du champ de vision. Mais il coupait complètement du monde extérieur. Et l'humain reste très mal équipé face à ce type de technologie. L’Oculus VR provoque des nausées et des pertes d'orientation. HoloLens est un compromis : il projette des informations sur la totalité du champ de vision, tout en laissant le champ visuel ouvert sur le mondé réel. Reste sa taille, assez imposante...Affaire à suivre.
Pour que le développement de ces offres d'objets connectés et de services soient envisageables, il fallait une nouvelle technologie. Car pour communiquer, il faut de l'énergie et on ne peut pas forcément être branché ou rechargé, et être obligé de changer la pile d'un objet tous les jours est juste impossible. L'apparition de Sigfox dans le monde du connecté est donc significative : cette start-up est avant tout un opérateur de réseau cellulaire (tout comme Orange et SFR, mais en plus particulier), réseau qui permet aux objets de communiquer sans-fil, entre eux ou avec un serveur. Grâce à des antennes radio, Sigfox reçoit les informations communiquées par les objets connectés sur des serveurs propriétaires et les retransmet sur les serveurs de ses clients, permettant à ces derniers d’intégrer les données dans leurs applications pour analyse et visualisation.
Le plus de Sigfox ? Sa technologie radio utilise ce qu’on appelle la bande ultra étroite : ce sont des bandes de basses fréquences sans licence, donc gratuites, qui consomment très peu d'énergie (sur un rapport de 1 à 1 million par rapport au réseau téléphonique cellulaire), qui se propagent sur de plus longues distances mais qui en contrepartie ont un débit de données très limité. On peut donc ainsi rendre connecté n'importe quel objet, celui-ci étant autonome du point de vue énergétique (une simple pile suffit). La technologie de Sigfox permet aussi de pousser des données vers les objets (c'est ce dernier qui vient en fait chercher les données à intervalle régulier).
A noter que Sigfox est un précurseur en la matière, et pourrait bien ainsi conquérir le marché des communications des objets (lire mon billet sur le sujet "transformation digitale : faut-il être précurseur ou suiveur"), à la barbe des opérateurs traditionnels qui travaillent quant à eux sur la 5G.
2 - L'intelligence Artificielle et le Machine Learning
Au secours, l'intelligence artificielle des années 80 revient ! Si vous n'avez pas entendu les alertes lancées par Bill Gates (le fondateur de Microsoft), Stephen Hawking (physicien théoricien et cosmologiste britannique bien connu pour ses travaux sur les trous noirs et son best-seller "Une brève histoire du temps"), Elon Musk (fondateur de Tesla et SpaceX) ou encore Steve Wozniak (le cofondateur d’Apple), c'est que vous habitez Mars ou SaturnePasRond.
Ray Kurzweil, directeur de l’ingénierie chez Google depuis 2012, a prédit que d'ici 2045, l'intelligence artificielle aura atteint le point de singularité : l’intelligence non-biologique créée sera un milliard de fois plus puissante que toute l’intelligence humaine d’aujourd’hui. Et cette intelligence, faite de milliards de processeurs interconnectés, serait suffisamment complexe pour faire émerger une conscience de soi, et ainsi supplanter l'humanité. Car ne nous leurrons pas, la machine est supérieure à l'homme dans bien des domaines.
De la science fiction issue de Matrix ou de Terminator ? Peut être, ce ne sont en effet que des spéculations. Mais souvenez-vous : en mai 1997, Gary Kasparov, alors champion du monde des échecs, s'inclinait 2,5 points contre 3,5 contre Deeper Blue, ordinateur spécialement conçu pour l'occasion par IBM, qui comptait pas moins de 256 processeurs travaillant en parallèle et qui pesait 1,4 tonne. Fin 2006, Vladimir Kramnik, champion du monde des échecs perdait contre Deep Fritz, "vulgaire" logiciel de jeu d'échec vendu 50 € à l'époque et fonctionnant sur un PC à 4 processeurs. En février 2011, Watson, le superordinateur conçu par IBM a battu ses deux opposants au jeu télévisé américain "Jeopardy" (jeu où il faut deviner la question à partir de la réponse). Watson a terminé le jeu avec 77 147 dollars de gains contre 24 000 et 21 000 dollars pour ses deux opposants pourtant considérés comme les meilleurs du moment. Rassurons-nous, il n'a pas vraiment réussi le test de Turing permettant de séparer les humains des programmes.
Si donc l'intelligence artificielle dotée d'une conscience n'est pas encore pour tout de suite, il n'empêche que le "machine learning" ou apprentissage automatique comme on l'a traduit en mauvais français, fait lui de grands pas en avant. Il s'agit simplement de coupler des quantités massives d’informations avec des algorithmes d’apprentissage relativement simples. On est loin de l'intelligence artificielle, qui travaille sur les processus cognitifs, mais cela rend pourtant possible la résolution de problèmes complexes par les ordinateurs. Le Machine Learning cherche simplement à découvrir des corrélations significatives dans un jeu de données, et ainsi construire un modèle prédictif.
Les applications du machine learning sont nombreuses : on peut citer les voitures autonomes (et oui, sans machine learning, difficile de gérer toutes les situations de conduite et d'interpréter la voix du conducteur, pardon du passager), la détection de la fraude dans les transactions bancaires, l’estimation du risque de crédit, le diagnostic médical (Watson est déjà à l’œuvre sur ce sujet), mais aussi et c'est là le coté obscur de l'apprentissage automatique, des systèmes d'armes autonomes, aujourd'hui les drones, demain les robots.
Et pour citer des exemples plus proches de nous, si vous utilisez sur votre smartphone "Siri" ou "Cortana", les assistants vocaux d'Apple et de Microsoft, ces services font appels au machine learning. Ne me dites pas que parler à son smartphone ou à son ordinateur n'est pas un changement de façon de travailler...
3 - Les Robots
Le thème des robots n'est pas très loin de celui de l'intelligence artificielle et du machine learning. Si les deux sont intimement liés, la robotique reste une discipline à part entière. Un robot est en effet un dispositif alliant mécanique, électronique et informatique, destiné à accomplir automatiquement des tâches les plus variées, des plus simples (passer l'aspirateur) au plus dangereuses (le spatial et le militaire typiquement). Il n'est pas forcément piloté par une intelligence artificielle mais les plus évolués disposent d'une certaine "intelligence". Les robots les plus connus sont notamment le robot ASIMO fabriqué par Honda ou le robot NAO de la société française Aldebaran Robotics (rachetée depuis par le japonais Softbank).
Les robots en tant que tels ne sont pas une innovation de rupture ; l'industrie automobile en utilise depuis longtemps. Et parions que le robot magasinier que vient de présenter Hitachi s'imposera dans les entrepôts d'ici sa mise sur le marché. Depuis leur apparition, les robots ont appris à parler et à marcher. Et deviennent humanoïdes comme l'androïde Actroid-DER ou morph3. Et cela change tout. Car bientôt les robots seront aussi indispensables à la maison qu’une voiture, un aspirateur ou un lave-linge.
Comme le montre le succès de Pepper au Japon. Ce robot coûte quand même 1.400 euros et s'est pourtant vendu à des milliers d'exemplaires. Il dialogue avec vous, il reconnaît votre voix, il sait chanter et danser. Il parle en gesticulant. Il peut vous poser des devinettes et raconter des histoires. C’est en fait un premier pas vers des robots qui pourront assister des personnes dépendantes, malades ou handicapées (Aldebaran travaille d'ailleurs à un projet de robot d’assistance aux personnes âgées). Pepper a parait-il obtenu d’excellents résultats face à des malades d’Alzheimer ou encore avec des enfants autistes. Il sert aussi d'hôtesse d'accueil dans les boutiques (notamment de son actionnaire, l’opérateur télécom Softbank) et depuis peu dans les magasins Nespresso. Il reçoit les visiteurs, leur souhaite la bienvenue et les oriente dans le magasin.
Si les japonais investissent autant dans les robots humanoïdes, c'est que culturellement, ils sont beaucoup moins dérangés que nous par le fait que l'on puisse créer un objet animé à l'image de l'homme (peut-être l'influence profonde du christianisme ?). Dans le folklore japonais, il est en effet dit qu'un objet - un tsukumogami - peut acquérir une âme et s'animer s'il atteint son 100ème anniversaire ; En tout cas, les pays où les robots sont aujourd’hui les plus nombreux sont l'Allemagne, le Japon bien sûr, la Corée et la Chine.
Enfin, n'oublions pas la cybernétique, cousine germaine de la robotique. Les avancées en la matière permettent d'envisager non seulement de guérir certains handicaps (prothèses imprimées ou pas en 3D, implant cérébral fabriquée grâce à la nanotechnologie), mais aussi d'augmenter les capacités humaines (greffe de puce RFID, implant auditif augmentant l'ouïe, exosquelettes augmentant la force tels que ceux portés par une partie du personnel de l'aéroport de Tokyo-Aneda, etc.). Ce sujet du transhumanisme est néanmoins plus proche de la philosophie que de la technologie et je ne ferai donc que l'effleurer ici.
4 - Les Drones
Les drones sont un thème traité communément avec celui de l'intelligence artificielle et des robots. Pourtant ils sont très différents. Un drone est un avion ou navire sans pilote, qui peut voler ou naviguer de manière autonome, sans contrôle humain, ou guidé par radiocommande et une caméra embarquée. Et au delà de l'usage récréatif du drone (on n'est pas loin du modélisme), ce dernier aura probablement un impact significatif sur notre économie.
Les drones peuvent être utilisés dans de nombreuses applications comme les loisirs, la surveillance aérienne commerciale, la police nationale, l'exploration et la production pétrolifère, gazière et minière, le transport de marchandises, la recherche scientifique, les opérations militaires telles que le renseignement ou les attaques, les opérations de recherche et de sauvetage en mer et en montagne, la patrouille maritime, la détection des incendies de forêt, l'archéologie, l'agriculture, etc. etc. En fait, dans tous les domaines où l'on a besoin de voir ou observer, filmer, surveiller, transporter, voire communiquer - Facebook a récemment présenté son projet Aquila, un drone fonctionnant à l'énergie solaire et permettant de fournir, à terme, un accès au Web aux quelques 4 milliards de personnes qui en sont encore dépourvues pour des raisons financières ou par manque d’infrastructures.
Et le premier marché, après celui du militaire dont je ne parlerai pas, est étonnement celui du transport de marchandises. Surprenant compte-tenu de la faible autonomie actuel des drones (environ 20 km). Et pourtant Amazon, Google, La Poste, UPS, DHL, tous testent et expérimentent la livraison par drone. Car l'autonomie ne sera probablement pas un obstacle. Du moins si l'on en croit cette vidéo de Boeing, qui vient de breveter ce système de ravitaillement de drone.
De son coté, Rolls-Royce expérimente le navire porte-conteneurs sans pilote : ce bateau-drone, sans aucun personnel d'équipage, est moins cher à construire et à faire fonctionner et réduirait les risques d'accidents. Lockheed Martin quant à lui travaille sur le concept Hybrid Airships, un drone dirigeable géant pouvant embarquer jusqu'à 500 tonnes de marchandises et se poser à peu près n'importe où, y compris dans des endroits ne disposant pas d'infrastructures routières. Il affiche par ailleurs un rayon d'action record de 6 000 kilomètres.
Pourquoi le secteur du transport de fret est-il si important ? Le drone est LA solution pour livrer partout dans le monde, notamment pour tous les pays ou régions en mal d’infrastructures, que ce soit à cause du manque d'investissements, de conditions météorologiques comme les moussons, ou encore simplement à cause de la géographie (iles, zones montagneuses). C'est un moyen économique de ravitailler ces zones en marchandises et équipements médicaux.
Quant aux principaux acteurs de la logistique et à Amazon, la promesse est de livrer en moins d'une heure, ce qui représenterait un avantage concurrentiel décisif pour celui qui lancerait le premier le service. Et le saviez-vous, les drones seront probablement fabriqués par des imprimantes 3D, notre prochain sujet...
5 - Les Imprimantes 3D ou le "3Dprinted"
Il y a 6 ou 7 ans, quand j'ai entendu parlé pour la première fois d'une imprimante 3D, j'ai cru qu'il s'agissait d'imprimer des images en 3D. Grossière erreur. L'imprimante 3D est une des plus grandes innovations de ce siècle. Elle met à la portée de tout le monde la faculté de fabriquer un objet à partir d'un simple fichier informatique. Et ceci à moindre coût. Car si le prix des imprimantes 3D faisait frémir au départ, les kits se trouvent aujourd'hui entre 300 et 600 €.
A l'origine, les imprimantes 3D fabriquaient essentiellement des bibelots et des objets de décoration, voire des bijoux. Mais leur champ d'application s'est vite élargi.
La médecine est le domaine d'application le plus évident :
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En août 2015, un enfant français a reçu une main artificielle, faite par une imprimante 3D. Une main multicolore qu'il a baptisé "SuperMax". Aux Etats-Unis, une fillette de 7 ans, avait pu bénéficier d'une prothèse similaire. Une technologie qui, dans les deux cas, a coûté moins de 50 euros.
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En décembre 2013, des chirurgiens néerlandais ont utilisé une imprimante 3D pour copier la partie supérieure de la boîte crânienne d'une jeune femme malade en vue d'une transplantation.
Moins évident, l'agro-alimentaire est aussi un terrain de jeu pour la 3D
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Depuis quelques mois, la marque italienne "Barilla" a lancé un projet d'impression de ses pâtes en 3D. Le concours "PrintEat" proposait aux candidats d'imaginer de nouvelles formes de pâtes, ensuite modélisées grâce à une imprimante 3D.
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Plus futuriste, l'entreprise américaine Structur3d printing annonce avoir créé un dispositif adaptable sur la majorité des imprimantes 3D existantes qui permet de produire des matériaux alimentaires.
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La NSA quant à elle a décidé d'investir en subventionnant le projet d'Anjan Contractor, le PDG de Systems and Materials Research Corporation, à hauteur de 125 000 dollars (96 500 euros). il a conçu un prototype d'imprimante spécialisée dans la production alimentaire automatisée et destinée à aider les astronautes lors de leurs longs séjours dans l'espace.
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Autres exemples, La PancakeBot norvégienne permet de personnaliser ses pancakes ; La ChefJet, quant à elle, est capable de fabriquer des confiseries à partir de sucre, d’eau et d’alcool, ou encore de poudre de cacao.
L'industrie et le bâtiment n'échappent pas au phénomène :
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Janvier 2015, au salon automobile de Detroit, une voiture a été imprimée en 3D sous les yeux d'un public ! Il a fallu 44 heures pour imprimer la structure de la Strati, créée par la société Local Motors. Au total, 95% de la voiture a pu être fabriquée grâce à l'imprimante. Seul le moteur ne pouvait pas encore être imprimé (mais apparemment GE a solutionné ce point)
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En Chine, l'entreprise WinSun a réussi à construire des maisons low-cost (l'équivalent de 3.500 euros) en quelques heures grâce à une imprimante 3D géante mesurant 6 mètres de haut, 10 de large et 40 de long. Quelques mois plus tard, WinSun a même bâti un immeuble de cinq étages.
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Tous les groupes aéronautiques se tournent vers cette technologie, car cela permet d'alléger le poids des pièces de 30 à 55%. En mars 2015, une équipe de GE Aviation a même réussi à imprimer un réacteur d’avion et à le faire fonctionner.
Mais aussi le monde de la mode :
- Continuum Fashion propose un bikini sans nylon sans coutures, Tamicare, peut reconstituer des sous-vêtements. La Sneakerbot II peut même imprimer des chaussures.
- Autre exemple plus éphémère, les designers new-yorkais Michael Schmidt et Francis Bitonti ont présenté en mars 2013 une robe noire réalisée avec 17 pièces articulées en nylon noir laqué, imprimées en 3D.
Et celui des loisirs :
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Odd Guitars vous imprime une guitare unique et livrable en une à deux semaines. La structure de l'instrument est fabriquée par addition successive de fines couches de poudre de nylon. Reste à rajouter le cœur en bois, les cordes et les éléments métalliques.
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Open Reflex est le premier appareil photo à assembler à partir de pièces imprimées en 3D. Si vous disposez d'une imprimante 3D, il suffit de télécharger un à un les fichiers disponibles en open source sur le site Thingiverse et de suivre les instructions
Et quand le coté obscur revient, on peut aussi imprimer des armes...malheureusement. Cody Wilson, un américain déjà connu pour avoir mis au point la première imprimante 3D permettant de fabriquer un pistolet, a présenté le 1er octobre 2014 le modèle pour les fusils d'assaut.
6 - Le BigData
Le Big Data, c'est pour certains plus un concept qu'une technologie. Sans doute. Mais les technologies sur lesquelles repose ce concept sont bien réelles et bien innovantes. Le Big Data, pour faire simple, c'est la capacité de stocker et de traiter de très grandes quantités de données (on ne parle pas de quelques misérables téraoctets, mais plutôt de dizaines de pétaoctets). Mais cette définition un peu simpliste ne suffit pas, car on sait depuis longtemps stocker et traiter des données. Sans pour autant faire du Big Data. Une définition plus proche du concept consiste à valider 3 critères, communément appelés les 3 "V" :
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Le 1er "V" est pour Volume (étonnant non ?)
Si votre solution traite de gros volumes, il se peut que ce soit du Big Data. Passez au second critère.
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Le 2nd "V" est pour Vitesse
Vous devez pouvoir traiter et analyser les données stockées rapidement, en quasi temps réel, car ces dernières changent à toute allure. Les réponses que vous donne le moteur de recherche de Google ne s'affichent-elles pas au fur et à mesure que vous tapez vos mots clés ? Et ne changent-elles pas tous les jours (au moins pour les sujets d'actualités) ? Votre solution sait fonctionner avec des données changeantes et donner des réponses rapidement ? Passez au 3eme critère
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Le 3eme "V" est pour Variété
Il faut pouvoir analyser des données structurées (grosso modo des informations mises en ligne et colonne comme sur Excel) mais aussi non structurées comme un mail, une vidéo, un avis posté sur les réseaux sociaux, etc.
Vous avez passé avec succès les 3 critères, bravo, vous faites du Big Data. Les puristes pourront rajouter 2 autres "V" (nous sommes donc aux 5V, et l'on flirte dangereusement avec les 5P du Marketing, vous savez, Personne, Place, Produit, Prix, Promotion) :
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Le 4eme V est pour Visualisation
Pour analyser des données, les corréler et en tirer de la valeur, le mieux est encore de pouvoir les visualiser. Une courbe montre ainsi beaucoup plus vite les évolutions de la Bourse qu'un tableau de chiffres. Dans votre solution Big Data, pensez donc à intégrer la visualisation des données. -
Le 5eme V est pour Valeur
J'avoue, celui-ci est juste est plus pour faire le compte qu'un vrai critère. Mais votre solution doit bien sûr produire de la valeur. Le traitement de vos données doit forcément déboucher sur de nouveaux services ou nouvelles opportunités pour votre métier. Cela parait évident, dit comme cela, mais beaucoup de projets Big Data ont échoué car ne débouchant que sur une collecte de données sans personne pour les exploiter.
Une des première société a avoir mis en œuvre le Big Data est sans aucun doute Google pour ses propres besoins (moteur de recherche, Maps, Gmail). En introduisant deux innovations, un système de fichiers distribués sur des serveurs jetables (GFS) et deux primitives pour traiter les données de manière également distribuée, "Map" et "Reduce". Ces fondamentaux propriétaires ont été depuis "standardisés" par la fondation Apache avec le fameux framework java "Hadoop".
Rajoutez à cela la technologie NoSQL et vous avez les 3 technologies qui composent le Big Data. Il faut savoir que les bases de données traditionnelles dites relationnelles sont peu adaptées à la parallélisation des traitements sur des volumes énormes de données. Il a donc fallu mettre au point de nouvelles bases de données, qu'on ne peut malheureusement pas interroger avec le traditionnel langage SQL (Structured Query Language). Ce sont donc des bases dites "NoSQL" (Not Only SQL, littéralement “pas seulement SQL” et non pas de SQL comme on pourrait le croire). Ces bases assurent la cohérence des données (tous les noeuds du système voient exactement les mêmes données au même moment), la haute disponibilité (en cas de panne, les données restent accessibles), et la tolérance au "partitionnement". En contrepartie, elles ne sont pas toutes totalement rigoureuses sur l'intégrité des transactions et ne garantissent pas systématiquement la consistance des données.
Un exemple typique et simple de base NoSQL est un système où les données sont simplement représentées par un couple clé/valeur, stockées dans une sorte de tableau associatif à une dimension avec des millions d'entrées. On trouve aussi des systèmes découlant de ce premier modèle, orientés colonnes (le nombre de colonnes varie dynamiquement à chaque enregistrement), document (un système clé/valeur où la valeur est un document XML) ou encore orienté "graphe" (structure en nœuds). Parmi les principaux fournisseurs de ce genre de technologie, on trouve Google et sa BigTable, Amazon et sa base SimpleDB, Hadoop et HBase (3 bases orientées colonne), LinkedIn et son projet Voldemort (base orientée clé/valeur), MongoDB de l'éditeur éponyme, Apache CouchDB, et RavenDB (3 bases orientées documents), ou encore Neo4J (solution orientée Graphe).
Tout cela c'est bien joli, mais à quoi cela sert ?
Avec le Big Data, on peut analyser, connaître l’activité humaine, comprendre son contexte, établir des relations entre ces données souvent non structurées, pour fournir à un instant donné, un service en temps réel individualisé et personnalisé. Rien que cela. Mais c'est énorme. Que ce soit sur un site Web ou en magasin, les transactions des clients peuvent ainsi être suivies et analysées pour que leurs activités puissent être rapprochées de leurs comportements et opinions afin de détecter voire d'anticiper, en temps réel, leurs intentions de consommateur.
Big Data et Big Brother ne sont pas si loin l'un de l'autre finalement... Car un des premiers clients du Big Data n'est autre que le machine learning. Avec les algorithmes de ce dernier et la puissance offerte par le Big Data, il est possible d'optimiser la détection de la fraude dans les transactions bancaires ou l’estimation du risque de crédit, de développer de nouvelles offres de Prévoyance avec des tarifs personnalisés, de faire de la micro-segmentation et du ciblage, bref de construire une véritable vision à 360° de son client.
7 - Le Cloud Computing
Le cloud computing est une technologie quasiment passée dans les moeurs. J'hésite presque à la maintenir dans cette liste. C'est peut être avant tout pour une raison de cohérence. Car sans le Cloud Computing, l'offre de stockage ne serait pas aussi bon marché. Et sans stockage bon marché, il n'y aurait pas de Big Data. Et sans Big Data, il n'y aurait pas de Machine Learning. Ni d'objets connectés. Car il faut bien stocker toutes les données générées par ces objets.
Sans cloud computing, il n'y aurait pas non plus cette mobilité que l'on connait grâce à nos smartphones. Bref, vous l'avez compris, le Cloud Computing est une brique essentielle des technologies de demain.
Le cloud computing est une infrastructure dans laquelle la puissance de calcul et le stockage sont gérés sur des serveurs hébergés quelque part dans le monde et auxquels les usagers se connectent via une liaison Internet si possible sécurisée. votre ordinateur, PC portable, smartphone, tablette deviennent des points d’accès pour exécuter des applications ou consulter des données qui sont hébergées sur ces serveurs. Le cloud computing se caractérise par sa souplesse (ou élasticité) qui permet aux fournisseurs d’adapter automatiquement la capacité de stockage et la puissance de calcul aux besoins des utilisateurs et de les facturer en fonction de l'usage qu'ils en font.
Pour le grand public, le cloud computing se matérialise notamment par les services de stockage et de partage de données numériques type Box, Dropbox, Microsoft OneDrive ou Apple iCloud sur lesquels les utilisateurs peuvent stocker des contenus personnels (photos, vidéos, musique, documents…) et y accéder n’importe où dans le monde depuis n’importe quel terminal connecté.
On distingue plusieurs types de services cloud :
IaaS (Infrastructure as a Service) : vous louez des ordinateurs chez un fournisseur, mais il vous revient d'installer le système d’exploitation, vos logiciels (middleware) et vos applications. Et de gérer leurs évolutions. L'avantage de cette offre est que vous payez à l'usage, sans investissements lourds, et que l'infrastructure est élastique et peut s'adapter aux hausses comme aux baisses. Vous pouvez provisionner ou décommissionner des ressources très rapidement.
PaaS (Platform as a Service, en anglais) : Le fournisseur du service cloud, en sus des ordinateurs, administre le système d’exploitation et les logiciels associés (base de données, serveur d'application). Vous n'avez qu'à installer vos propres applications et à gérer leurs évolutions. Cette offre est plus contraignante que la première car vos applications doivent être compatibles avec les environnements offerts par l'hébergeur mais en contrepartie, ils vous déchargent de toute leur gestion.
Les offres les plus connues sont Amazon EC2 (Elastic Compute Cloud), Microsoft Azure, Google Cloud Platform, et les offres françaises créées avec l'aide de l'état comme Numergy (filiale de SFR et Bull) et Cloudwatt (projet concurrent d'Orange et Thales).
SaaS (Software as a Service) : Vous louez l'usage d'une ou plusieurs applications. ces dernières sont fournies sous forme de services clés en mains (il vous appartient quand même d'y mettre vos données pour que cela fonctionne) et vos utilisateurs s'y connectent via des logiciels dédiés ou un simple navigateur Internet. Pour le grand public, il s’agit par exemple de messageries électroniques type Gmail, Outlook.com, les suites collaboratives Microsoft Office 365 ou Google Apps, ou encore les offres de stockage MS OneDrive, Dropbox ou Google Drive. Pour les professionnels, la plus emblématique reste salesforce.com. Créée en 1999, elle est aujourd'hui le leader incontesté des solutions de gestion de la relation client. La plupart des éditeurs de logiciel ont aujourd'hui emboîté le pas à Salesforce et commercialisent leurs offres en priorité en mode SaaS. Ces solutions sont souvent elles-mêmes hébergées en mode IaaS ou PaaS.
Le passage au cloud trouve encore des freins en entreprise pour de nombreuses raisons :
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Que ce soit en mode IaaS, PaaS ou SaaS, on externalise forcément tout ou partie des tâches jusque là réalisées en interne. Il faut donc bien gérer le changement au niveau des équipes de la DSI.
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Vos données ne sont plus hébergées en interne mais se retrouvent parfois à l'étranger (souvent en Europe), et souvent hébergées par une entreprise américaine, soumise au Patriot Act. Ce qui signifie que le gouvernement américain peut réclamer un accès à vos données, sous certaines conditions. Ne vous leurrez pas, le gouvernement français fait pareil avec les sociétés françaises. La confidentialité des données reste un frein majeur au cloud.
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En cas de rupture de contrat, il vous faut récupérer vos données. Et réinternaliser ou migrer chez un autre fournisseur.
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Vous perdez la maîtrise des évolutions : quand cela a peu d'impacts pour vous passe encore. Mais en mode SaaS, les évolutions fonctionnelles se font au rythme de votre fournisseur. Et c'est parfois très rapide, trop rapide même pour vos utilisateurs.
Pour faciliter le changement, les fournisseurs proposent souvent un mode cloud hybride, mélangeant les clouds privés (externalisés ou pas, mais dédiés à une entreprise) et les clouds publics (forcément externalisés et partagés entre plusieurs entreprises). Microsoft pousse quant à lui un modèle intégrant les infrastructures traditionnelles sur site (on premises) à son propre cloud public.
Le mode hybride reposant sur une infrastructure interne apporte de nombreux avantages :
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Il permet de former ses équipes aux technologies du cloud,
- Il est directement accessible sans le temps de latence associé à Internet,
- Il permet d'exploiter la puissance du cloud public en débordement quand le pic d'activité dépasse sa capacité moyenne,
- Il peut aussi être utilisé pour les situations de plan de reprise informatique.
Mais forcément, ce modèle a ses limites. Il est plus coûteux que le mode public et suppose que vous puissiez transférer sans problème vos données entre votre cloud privé et le cloud public de votre fournisseur. Et pose toujours des soucis de confidentialité. Mais il facilite grandement la migration entre l'informatique traditionnelle et celle de demain, tout à base de Cloud.
8 - Le collaboratif et les Réseaux Sociaux d'Entreprise
Pourquoi intégrer le collaboratif et les réseaux sociaux d'entreprise dans cette liste ? Parce que ces technologies vont radicalement changer notre façon de travailler et de gérer les connaissances en entreprise, tout comme Wikipedia, l'encyclopédie collaborative, a changé la façon de partager ses connaissances sur l'Internet grand public.
Les suites collaboratives ont fortement évolués depuis l'avènement du cloud et son adoption quasi naturelle par le grand public : qui n'a pas de drive, de messagerie chez son fournisseur ou chez Google. De la simple messagerie et agenda, elles se sont vite enrichies de fonctions de partage de documents couplées à des suites bureautiques, voire des fonctions importées en droite ligne des réseaux sociaux. C'est ainsi que Microsoft a introduit Yammer (Réseau social d'entreprise) dans sa suite Office 365 (qui comme son nom ne l'indique pas est un équivalent de sa suite Exchange/Outlook et non d'office), en sus de Sharepoint, qu'il intègre désormais Office on-line (Word, Excel...), Vidéo (sorte de Youtube pro), Skype, et plus récemment Delve et récemment Sway.
Microsoft Delve repose sur les algorithmes de Machine Learning afin de tisser les liens virtuels entre les contacts, les contenus des documents et les interactions sur les applications et services de Microsoft. Ainsi, il passe au crible vos documents partagés dans Sharepoint, OneDrive, les vidéos d'Office 365, vos échanges sur Yammer ainsi que vos emails et leurs pièces jointes. Vous pourrez alors retrouver toutes les informations relatives à un même sujet au sein d'une interface présentant les contenus sous la forme de vignettes. Ceci plutôt que d'aller rechercher vos documents ou vidéos une par une dans les différentes applications.
Quant à Sway, cette application Web permet à l’utilisateur d'ajouter à sa page web "sway" par simple glisser-déposer des contenus variés stockés dans OneDrive, YouTube, Twitter, Facebook ou autre. Le format des différents sources de données est automatiquement pris en charge par l'application. Elle permet aussi de partager ses présentations, qui s'adaptent automatiquement aux différentes tailles d’écrans, ordinateurs, tablettes, téléphones.).
Vous me ferez remarquer que les réseaux sociaux d'entreprise, cela ne marche pas. C'est vrai qu'en dehors de quelques exemples emblématiques comme Dassault Système ou Atos, il n'y a pas vraiment d'entreprise à utiliser pleinement le potentiel d'un réseau social. Il faut dire qu'on imagine pas poster de photos sur l'intranet de son entreprise comme on le ferait sur Facebook. Et pourtant, coupler à un outil de partage de documents puissant, un RSE permet de promouvoir rapidement de l'information, de tisser des liens entre sachants, de partager sous forme chronologique facilement reconstituable les remarques et commentaires sur un document ou un article, de partager des astuces ou des idées, bref, d'avoir une véritable gestion de la connaissance et de l'innovation au sein de l'entreprise.
Or pour beaucoup, le RSE est un outil de plus à consulter, et qui plus est pas spécialement professionnel (comme la messagerie instantanée fut un temps) alors que la plupart d'entre nous croulons déjà sous les messages non-lus. Mais à bien y réfléchir, votre messagerie ne véhicule t-elle pas déjà bon nombre de documents, avec des échanges multiples parfois inutiles ? Et dans cette profusion, malheur si vous avez oublié un destinataire ou de mettre quelqu'un en copie. Un RSE au contraire vous permet de partager même a posteriori une information ou des documents volumineux, à un groupe projet comme à toute l'entreprise. Une politique volontariste couplée à une stratégie d'intégration à son intranet est donc indispensable à l'adoption de cette technologie au sein de l'entreprise.
9 - Les Nanotechnologies
C'est sans doute un sujet encore très proche des laboratoires de recherche et qui n'a pas encore été diffusé à grande échelle. C'est pourtant un sujet aussi stratégique que le sont la biotechnologie, et les technologies de l'information, car forcément disruptif. Et je cite par ailleurs cette technologie dans le chapitre sur les robots et la cybernétique, ainsi que dans le solaire.
La nanotechnologie englobe l'ensemble des procédés et équipements, systèmes électroniques et autres fonctionnant à l’échelle du nanomètre, qui est, pour vous donner un ordre d'idée, la distance entre deux atomes. C'est assez flou comme définition mais j'avoue ne pas avoir mieux.
Les principaux champs d'application de ces technologies sont :
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La biologie et la pharmacie.
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La synthèse de matériaux
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La microélectronique et l'informatique.
Ceci étant dit, il est presque impossible de lister toutes les innovations qui sont encore dans les laboratoires. Citons néanmoins dans la catégorie "santé" de nouveaux moyens de détection des maladies (comme les implants cérébraux), ou de nouvelles façons de soigner grâce à des molécules transportant les médicaments ; dans la catégorie des matériaux les panneaux solaires aux rendements améliorés (voir ci-après), les vêtements en nanotubes de carbone. Les premières applications pourraient être des gilets pare-balles d’un genre nouveau, des vêtements “auto-nettoyants” ou intelligents, s'adaptant à notre environnement ; Enfin dans la catégorie "informatique", citons les recherches de Hewlett Packard et d'autres laboratoires qui permettraient de créer des puces extrêmement puissantes et pourraient à terme révolutionner l'industrie du silicium, tout comme le transistor (la puce pas la radio) l'a fait en son temps.
10 - L'énergie solaire
Si vous suivez un tant soit peu l'actualité, vous avez du entendre parler de Solar Impulse 2, l'avion conçu pour faire le tour du monde avec comme seule source l'énergie solaire ou encore de PlanetSolar, ce catamaran géant qui doit lui aussi faire le tour du monde propulsé par ses panneaux solaires. Ce ne sont que deux exemples, médiatiques certes, mais qui cachent la forêt des progrès fait autour du solaire.
L'énergie solaire est encore loin derrière l'énergie éolienne, la biomasse et l'hydraulique en termes d'énergie renouvelable. Mais grâce aux dernières innovations technologiques, l'énergie solaire pourrait être l'énergie renouvelable qui possède la plus forte marge de progression des prochaines années et pourrait ainsi devenir la première source d'énergie.
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En matière de panneaux solaires photovoltaïques, le taux de conversion de la lumière en électricité maximum vient de battre un nouveau record à 46 %, grâce à de nouveaux capteurs solaires à très haut rendement mis au point conjointement par le CEA-Leti, Soitec et l'Institut Fraunhofer. On peut aussi citer l'invention de la société Armor qui a mis au point un film photovoltaïque mince et organique qui devrait permettre, à terme, de transformer de nombreuses surfaces en panneaux solaires.
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Sur le front du stockage de l'énergie, citons les travaux d'une équipe de chercheurs du MIT et de l'Université de Harvard, permettant de stocker l'énergie solaire sous forme chimique afin de la restituer en chaleur plus tard ; Ou la technologie de batterie Redox développé par la société américaine Enervault, qui permet de stocker sur une période courte de grandes quantités d'énergie à un coût plus faible que dans les batteries traditionnelles.
Ou encore les accords passés entre Tesla, SolarCity et Google (via Nest) pour la connexion des thermostats Nest, des panneaux solaires et des PowerWall, les batteries développées par Tesla.
Parallèlement, les coûts de production baissent : d'ici 15 ans, la production d'un kWh solaire photovoltaïque devrait être moins coûteuse que celle d'un kWh nucléaire mais aussi moins coûteuse que celle d'un kWh issu des centrales à charbon. De quoi voir l'avenir de notre planète bleue sous un meilleur jour.
En conclusion
Ces différentes technologies vont, nous le savons, induire de profonds changements dans nos habitudes et nos sociétés. On pourra aussi les taxer de détruire plus d'emplois (notamment les robots et le Machine Learning) qu'ils n'en créent. Ce qui est sûr, c'est qu'elles feront bouger les lignes. Reste à savoir comment nous allons digérer l'ensemble de ces changements, et s'ils ne seront pas trop rapides pour nous.
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